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Page:Lambert - Le Mandarin.pdf/55

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LE MANDARIN.

interdire l’entrée de l’empire ? Il y a là plus qu’une considération politique, qui, en tout cas, serait bien mal entendue. D’où vient que le peuple anglais et le peuple chinois, deux peuples avides de commerce et qui sont si bien faits pour s’entendre, restent en éternelle méfiance ?

Le petit-fils de Koung-Tseu répondit avec résolution :

— Comment pourrions-nous croire à la parole des Européens ? Ils changent dix fois par siècle de costume, de rites et de manière d’être. Aujourd’hui nous sommes d’accord, demain nos conventions seront reniées. Pour nous la versatilité européenne, et surtout la versatilité anglaise, est passée en proverbe. Lors même que des actes nombreux ne justifieraient pas cette opinion, elle est établie.

Ce n’est point la Chine qui a donné le ton aux relations diplomatiques entre l’Angleterre et nous, mais bien l’Angleterre.

D’ailleurs, les envoyés de la très-gracieuse reine Victoria ont toujours été avec nous d’une