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Page:Lambert - Le Mandarin.pdf/74

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LE MANDARIN.

l’homme qu’elles épousent. Pour s’absorber dans un seul être, il faut croire qu’il est le premier, le plus grand, l’unique ; il faut ne connaître que lui ! En France vous ne pouvez créer la femme ; si ignorante qu’elle soit au jour du mariage, son jugement sur les choses est déjà porté.

Arrivé à certain passage où l’auteur dit au jeune homme : « Lis seul, et tu sentiras ton cœur, et la sainteté de la nature te touchera, » Durand jeta le livre sur la table.

— De grâce, ne nous reposons pas, dit le jeune Chinois, la récolte est abondante…

— Et si lourde, ajouta Durand, que son poids m’accable. Mais je me reproche d’attiédir votre foi. Adieu. Gardez ce livre, je reviendrai demain savoir quels nouveaux enseignements vous en avez pu tirer.

Et il sortit.

Pé-Kang trouva que son idéal ressemblait à celui de M. Michelet. « Un seul cœur, murmurait-il en lisant, un nid, une cage avec un charmant petit oiseau, si artificieusement