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Page:Lamirault - La Grande encyclopédie, inventaire raisonné des sciences, des lettres et des arts, tome 12.djvu/967

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CORDOBA

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d’habitants atteint presque (iT.OOO. Les rues sont mouvementées. Le nombre des églises est considérable. Des boutiques splendides, des bazars attirent la vue. De nombreuses lignes de tramways sillonnent la ville en tous sens. Parmi les monuments dignes d’attention, il faut citer plusieurs édifices scolaires. Un compte deux marchés, plusieurs usines, entre autres celle de porcelaine. 11 existe de nombreuses associations de bienfaisance. La presse est représentée par trois journaux principaux de nuance libérale, et appartenant au parti national : el Interior, el Eco de Côrdoba et cl Parvenir. Knfin, vient la Carcajada, ou l’Eclat de rire, publication satirique.

II. Province. — Une des provinces de la République argentine, située entre 24° 42’ et 29° 35’ de lat. S. de l’équateur, et 62° 13 et 63° 84’ de long. 0. (méridien de Paris).

Limites et superficie. — Les limites de la province de Côrdoba, bien qif approximativement fixées, ne sont pas, cependant, déterminées par une démarcation définitive dans toutes leurs parties. Ainsi que la plupart des provinces argentines, celle de Côrdoba a eu à débattre longtemps de nombreuses questions de délimitation avec ses voisines. Mais d’ici peu, ces difficultés seront tranchées. Les limites générales de la province sont : au N. et N.-O. les provinces de Santiago del Lstero et de Catamarca ; au S. le parallèle 35 de lat. qui la sépare du territoire national de la pampa ; à l’E., les provinces de Santa Fé et de Buenos Aires, el à PC, celles de la Rioja et de San Luis. La superficie totale du territoire de Côrdoba mesure 176,057 kil. q.

Géographie physique. — L’aspect général qu’offre le territoire de la province de Côrdoba est un de ceux qui appelle le plus l’attention par sa variété. Plat et légèrement ondulé au S. et à l’O., il s’incline doucement de l’O. à l’E. En général, le terrain conserve la physionomie typique des grandes plaines de la pampa argentine : abondance de pâturages, lagunes, accidents de terrain à peine sensibles, rareté des arbres. Ceux que l’on rencontre ne présentent qu’une végétation rachitique. Les plaines de l’E., dans la partie du N.-E., offrent, par contre, des bois épais et de grandes étendues de terrains renfermant du salpêtre, impropres à l’agriculture, et très mal fournis en eau potable. Les bois limitrophes à la province de Santa Fé sont assez épais. Une troisième partie du territoire de Côrdoba est occupée par un système de sierras qui contraste complètement avec le système andin, et constitue ce que l’on appelle le massit central de la République. Ces sierras, ou montagnes, courent du N. au S. depuis les limites avec la province de Santiago del Estera jusqu’au 33° 30’ de lat. environ ; des forêts épaisses les revêtent en de certains endroits ; elles donnent naissance à de nombreux ruisseaux, dont les eaux claires et limpides fertilisent les vallées qu’elles parcourent. Parfois aussi certains prolongements de ces sierras se présentent arides, sans végétation. D’un accès facile de l’E. à l’O., elles sont abruptes dans leur partie occidentale. Leurs cimes sont formées de pampas assez étendues. En un mot, le territoire de la province se présente sous quatre aspects bien différents : plaines étendues, couvertes de pâturages ; forêts épaisses, renfermant des bois propres à l’ébénisterie et autres usages ; plaines de salpêtre, montagnes hautes et escarpées. Hydrographie. Le nombre de rivières et de ruisseaux qui forment le système hydrographique de la province est considérable. En outre des rios principaux et des ruisseaux ou arroyos, il existe de nombreuses lagunes, les unes d’eau douce, les autres d’eau salée. Les montagnes de Côrdoba distribuent leurs eaux à l’E. et à l’O., mais les courants qui se dirigent vers l’E. sont beaucoup plus nombreux. Cette distribution des eaux constitue naturellement deux bassins principaux : le bassin oriental et le bassin occidental. Six grands fleuves appartiennent au bassin oriental, ce sont : le Saladillo, le rio Primera, le rio Segundo, le rio Tercero, le rio Cuarto, et le rio Quinto. Ces cours d’eau, les plus importants de toute la province par l’étendue de leur cours et le volume de leurs eaux, ne répondent pas aux besoins d’irrigation que réclament les territoires qu’ils traversent ; la perméabilité du sol en absorbant une grande partie. Les rivières qui ont leur source dans les parties occidentales des sierras situées au N.-O. du territoire de la province, manquent complètement d’importance. Géologie. Les plaines au-dessus desquelles s’élèvent les montagnes de Côrdoba sont identiques par leur composition à celles des provinces de Buenos Aires et de Santa Fé ; elles appartiennent surtout à la période tertiaire de formation pampéenne. On trouve également dans les parties montagneuses des terrains de même formation renfermant dans leur coupe des éléments fossiles identiques à ceux recueillis dans les plaines de Buenos Aires. L’épaisseur de la couche de ce terrain est considérable ; sa base inférieure est constituée par un lit d’argile rougeàtre renfermant du sable, mais en petite quantité. La plus grande partie des roches qui forment la sierra de Côrdoba est métamorphique cristalline ; il existe aussi, cependant, de grandes masses appartenant aux conglomérés.

Climat. Le climat de la province est généralement sec ; cependant, dans la région S. et dans la partie limitrophe à la province de Santa Fé, on rencontre plus d’humidité par suite de la fréquence des pluies. L’hiver est ordinairement plus sec que le printemps. La saison des grandes chaleurs est assez forte dans les plaines tandis que parfois l’hiver y est assez intense. La température la plus élevée, observée depuis 1 882 jusque 1887, a été de-f-42° 2’ le 4 janv. 1883, et la plus basse pendant le même laps de temps de — 9° 9’ le 10 juil. 1886. Ordinairement, la température n’atteint pas -+- 40°, et ne s’abaisse pas au-dessous de — 8°. Les vents qui soulflent avec le plus de lréquence sont ceux compris entre N. et E. et E. et S. Ceux de S. et N.-E. prédominent presque toujours. En 1887, la moyenne du pluviomètre a atteint 5 m 651, tandis qu’en 1883,’ il marquait 7 m 412 et 4 m 547 en 1882. Nous terminerons en disant que le climat de cette province est réputé comme un des plus salubres.

Règne minéral. On trouve le feldspath, le gneiss, le quartz pur, le granit, le porphyre, le mica, le hialomite, les micasquites, les calcaires sacaroïdes, le trachite, la pierre ponce, le kaolin et de grands gisements minéraux. La sierra de Côrdoba renferme également de riches variétés de marbres. La pierre à chaux est aussi très abondante. Les minéraux que l’on rencontre plus généralement dans la sierra de Côrdoba sont le plomb, le cuivre et l’argent. On a relevé aussi l’existence de mines d’or et de fer. Flore. L’altitude et la variété des terrains dans une province aussi étendue y modifient nécessairement beaucoup les végétaux. En thèse générale, on peut dire que la plaine y produit spécialement les espèces graminées, tandis que les plantes arborescentes affectionnent la sierra où les bois couvrent de vastes étendues. Ce sont en grande partie les mêmes essences que sur le littoral : algarrobas, nandubays, talas, quebrachos rouge et blanc, chanars, etc., et de plus dans la montagne, la brea, la jarilla, le tabaquillo, le palmier, etc., etc. La végétation arborescente appartient en majeure partie aux arbres de la famille des mimosées, et la plupart sont épineux.

Faune. On rencontre dans cette province tous les animaux sauvages du littoral, et de plus le guanaco, qui non seulement abonde dans la montagne, mais descend aussi dans la plaine. Le jaguar y est rare ; le couguar, au contraire, est très commun. Il y a aussi une espèce de lapin qui se rapproche beaucoup de l’espèce européenne. La loutre est extrêmement répandue dans les lagunes de Los Porongos. La montagne nourrit également le grand condor (sarcoramphus gryphus), mais il est rare, tandis que la petite espèce, le papa (sarcoramphus papa) est un vautour fort connu sur tous les plateaux.

Géographie historique. — Primitivement la province de Côrdoba se composa des provinces de Tucuman, Xuries et Diaguitas. Lorsqu’en 1573 Cabrera fut envoyé comme