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Page:Lamirault - La Grande encyclopédie, inventaire raisonné des sciences, des lettres et des arts, tome 12.djvu/977

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COREE

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Géographie politique. — Gouvernement. L’autorité réside dans la personne du roi, dont le pouvoir est absolu, et dont le titre est hap-men. Il est aidé dans l’administration par trois ministres : le seng-ci-tsicng, conseiller admirable, qui est en réalité le premier ministre et le plus haut fonctionnaire du royaume ; le tsoa-ci-tsieng, conseiller de gauche et le ou-ei-tsicng , conseiller de droite. Après ces trois ministres, tchong, sont placés les chefs des six ministères tso calqués sur ceux pou de Chine, ainsi marqués depuis 1785 et la période Tsieng-tsong : 1° Ni-tso, ministère de l’intérieur, s’occupe des fonctionnaires, etc. ; 2° Ho-tso, ministère des finances, chargé des impôts, du cadastre, du recensement, etc. ; 3° Nieitso, ministère des rites ; 4° Pieng-tso, ministère de la guerre ; 5° Hieng-tso, ministère de la justice ; 6° Kongtso, ministère des travaux publics. A la tête de chaque ministère ou tribunal se trouve un pan-lso, qui est aidé d’un tsam-pan et d’un tsam-ei, ce qui tait dix-huit ministres qui, réunis aux trois tchong, forment le conseil royal dont les membres sont désignés par l’appellation de Taï-sin ou Taï-jin. 11 y a en Corée, comme en Chine, un journal officiel quotidien , à Séoul un Tchao-po comme à Pc-king un King-pao (nouvelles de la cour). Il y a en Corée, comme en Chine, différents rangs de fonctionnaires, mais, contrairement à ce qui existe dans l’empire du Milieu, la noblesse a une importance considérable et jouit de privilèges nombreux qui rappellent ceux des seigneurs japonais jadis.

Divisions politiques. La Corée est divisée en huit provinces ou tao ou to, depuis l’avènement de Taï-tso, en 1392 : Provinces du Nord : -1° Ham-kieng-to, capitale Hamheng ; 2° Pieng-an-to, cap. Pieng-iang. Provinces de l’Ouest : 3° Hoang-haï-to, cap. Haï-tsiou ; 4° Kieng-keï-to, cap. Han-iang ; 5° Tsiong-tsieng-to, cap. Kong-tsiou. Province de l’Est : 6° Kang-ouen-to, cap. Ouen-tsiou. Provinces du Sud : 7° Kieng-sang-to, cap. Taï-kou ; 8° Tsienla-to, cap. Tsien-tsiou. « Un vieux dicton coréen, cité par l’abbé Ch. Dallet, classe ainsi qu’il suit les places de gouverneurs : la plus élevée en dignité est celle de Hamkieng-to ; la plus recherchée pour le luxe et les plaisirs, celle de Pieng-an-to ; la plus lucrative, celle de Kieng-sangto ; et la dernière sous tous les rapports, celle de Kangouen-to. y>

La capitale de la Corée est Han-iang, que l’on désigne généralement sous le nom de Séoul, la capitale, la ville par excellence ; on se rappellera également qu’en Chine Pe-king n’est qu’une désignation de même qu’au Japon Tokio et au Tonkin Ke-tcho. Située près du Han-kang, dans un joli pays, cette ville, dont la population est estimée à environ 220,000 hab., a été entourée d’un rempart par Taï-tso, le fondateur de la dynastie actuelle. La province dans laquelle elle se trouve, ainsi d’ailleurs que le port de Jen-chuan, est celle de Kieng-keï-to ou de Kin-ki-tao (kin = king, en chinois, cour).

Gouvernement provincial. Le gouvernement des provinces est confié à des gouverneurs ou kam-sa, puis viennent les pou-ioun, sé-ioun, taï-pou-sa, mok-sa, pou-sa, koun-siou, hien-lieng, hien-kam. Les huit provinces sont divisées en trois cent trente-deux districts. 11 faut ajouter en dehors de ces fonctionnaires les quatre niou-siou chargés des quatre forteresses près de Séoul : Kang-hoa, Sououen, Koang-tsiou et Siong-to (Kaï-seng). L’administration des villes dans lesquelles résident les kam-sa ou les niousiou est confiée à un mandarin désigné par le titre de pankoan. Dans toutes les provinces se trouvent des directeurs des postes (tsal-pang) chargés des relais et des stations de poste {iek).

Instruction. La Chine a ici, comme sur tous les peuples, ses vassaux d’aujourd’hui et d’hier, laissé sa forte empreinte ; au détriment d’une littérature populaire qui existe mais dont tes œuvres sont difficiles à recueillir et d’une histoire nationale ignorée, ce sont les livres de philosophie chinoise et les annales de l’Empire céleste qui forment la base de l’éducation du Coréen. Tous peuvent aspirer aux emplois publics après des examens, mais si ceux-ci semblent être à peu près obligatoires pour tous, il est rare que les hautes fonctions de l’Etat ne soient pas réservées à des nobles munis de leurs diplômes. Les grades universitaires, bachelier, licencié, docteur, tchô-si, keup-tchiei, tsin-sa, sont ceux de la Chine, siu-tsai, ku-jen, tsin-cke. Commerce. II y a en Corée trois ports ouverts au commerce étranger : Fou-san, Yuen-san (connu également sous les anciens noms de Gen-san, Port Lazarev, baie de Broughton) sur la côte orientale, entre Fou-san et Vladivostock, Jen-chuan dont le port est Tchemoul-po (en chinois Tsi-wou-pou ; en anglais Chi-mul-po), à l’entrée de la rivière Han, en face l’île Roze, sur la côte occidentale. La valeur des importations des marchandises étrangères en Corée, en 1889, formait un total de 3,377,815 piastres mexicaines (en comptant la piastre à 3 fr. 86) qu’on peut répartir ainsi : marchandises de coton, 1 ,080,451 ; marchandises de laine, 33,891 ; autres marchandises en pièces, 4,377 ; les métaux, en particulier le cuivre, le fer, le plomb, 533,985 ; divers, 1,125,021 (parmi lesquels le riz, 203,413 ; les soieries, 172,468 ; le pétrole, 82,231 ; les teintures, 61,397, etc.). La valeur des exportations indigènes à l’étranger en 1889 s’élevait a 1,233,841 piastres mexicaines. Parmi les principaux produits : les fèves, 645,429 ; les peaux, 222,409 ; le poisson salé ou séché, 78,993 ; le riz, 77,578 ; les grains, 36,481 ; les algues marines, 30,803 ; soies brutes, 17,230, etc.

REVENU ANNUEL DE CHAQUE PORT POUR 1888 ET 1889 Jen-chuan.

Fou-san...

Yuen-san.

Total..

Importations.

Exportations.

1888

Piastres meiicaines

2.028.923

1.021.158

8133.420

3.913.501

.i i

3.016.443

867.058

1889

Piastres mexic.

2.216.726

1.424.036

970.8H4

4.611.656

3.377.815

1.233.841

Ce commerce se répartit ainsi par nations en 1889 : IMPORTATIONS EXPORTATIONS TOTAL

Chine 1.085.756 109.798 1.195.554

Japon 2.284.628 1.122.276 3.406.904 Mandchourie rusée. 7.431 1.767 9.198 3.377.815 1.233.811 4.611.656

La valeur annuelle du commerce a été augmentant d’année en année :

IMPORTATIONS EXPORTATIONS TOTAL

lss ;, 1.671.562 388.023 2.059.585

1886 2.474.185 504.225 2.978.410

lss ; 2.815.441 801.996 3.620.437

1888 3.046.443 867.058 3.913.501

1889 3.377.815 1.233.841 4.611.656

Le revenu annuel de 1889, qui est le plus élevé connu, est de 279,999,76 piastres mexicaines, réparti : Jenchuan, 129,367,67 ; Fou-san, 85,525,29 : Yuen-san, 65,106,80. La navigation est représentée par 1,224 steamers ou navires, représentant 244,210 tonnes dont : 1° Jenchuan, 219 navires et 77,590 tonnes ; Fou-san, 912 navires et 112,907 tonnes ; Yuen-san, 93 navires et 53,9 13 tonnes ; ’ 2° ce trafic est ainsi divisé par pavillons : chinois, 30 navires, 12,411 tonnes ; allemand, 20 navires, 8,229 tonnes ; japonais, 1,161 navires, 220, 804 tonnes ; norvégien, 1 steamer, 444 tonnes ; coréen, 12 navires à voile modèle européen, 2,322 tonnes.

Les douanes chinoises ont été établies dans les trois ports en 1883, mais elles n’ont commencé à publier des statistiques qu’en 1885. Ce service des douanes est assuré par les agents des trois ports sous la direction d’un commissaire en chef résidant à la capitale Séoul, avec un secrétaire européen et des agents chinois. Monnaies, poids, mesures. La seule monnaie coréenne est la sapèque (nip ou pun) ; 10 pun = 1 ton ; 10 ton = 1 niang ou ligature ; 10 niang = 1 kan la sapèque vaut environ 2 cent. ; beaucoup de transactions commer-