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Page:Lamirault - La Grande encyclopédie, inventaire raisonné des sciences, des lettres et des arts, tome 12.djvu/979

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CORÉE — CORENÇON

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sondages dans la rivière Salée, entre l’île de Kang-hoa et la terre ferme, les Coréens commencèrent le feu sans avertissement préalable ; en conséquence, les Américains s’emparèrent le 10 juin de trois forts dans l’Ile de Kanghoa, où ils perdirent l’un de leurs meilleurs officiers, le lieutenant Mckee ; l’amiral Rodgers n’avait pas d’instructions qui lui permissent d’aller au delà ; il ne pouvait prendre Séoul, il revint donc vers Tche-fou, où il arriva le o juil. Ce que n’avaient pu faire ni les Français, ni les Américains, les Japonais l’entreprirent avec succès : le 20 sept. 1873, le bâtiment de guerre VUnyokuwan fut reçu à coups de canon, pendant qu’il se livrait à des travaux hydrographiques dans les eaux coréennes ; le succès qu’ils avaient déjà remporté contre la Chine, devant Forniose, rendait les Japonais redoutables ; ils forcèrent les Coréens à signera Kokwa un traité le 26 juil. 1876. Ce traité, au point de vue international, a une importance considérable, car, ainsi que les traités de la Birmanie et de l’Annam, il a été conclu sans l’intervention de la Chine, pays soi-disant suzerain. Une nouvelle convention fut conclue le 30 août 1882 entre le Japon et la Corée, et ratifiée le 30 sept, de la même année. Le Japon, représenté à Séoul depuis 1877, par un ministre résident, obtenait tour à tour l’ouverture des ports de Fou-san (1879) de Yuen-san (1880) et de Tche-moul-po (1882). L’exemple du Japon était suivi par les différents peuples étrangers : Etats-Unis, 22 mai 1882, par le commodore Schuteldt ; Grande-Bretagne, 6 juin 1882, par l’amiral Willes ; Allemagne, 30 juin 1882, par M. von Brandt ; Italie, le 26 juin 1884 ; Russie, 7 juil. 1884. De nouveaux traités furent signés par la Grande-Bretagne, représentée par sir Harry Parkes, et l’Allemagne, représentée par M. Zappe, le 26 nov. 1883. La France est la dernière en date. Langue. — Les Coréens se servent des mêmes livres que les Chinois, mais la prononciation est absolument différente. La langue coréenne elle-même a un alphabet composé de vingt-cinq lettres dont onze voyelles et quatorze consonnes ; il y a sept voyelles simples a, ô, o, ou, eu, i, a ; et quatre mouillées, ia, iô, io, iou ; il y a neuf consonnes simples, k, n, t, l, m,p, s, ng, ts, et cinq aspirées : tch, kh, th, ph et h. Il n’y a pas de signe de ponctuation ; les substantifs n’ont pas de genre ; on marque les sexes par des noms différents, ou en les faisant précéder, comme en anglais, parles appellations siou, mâle, ou am, femelle ; le pluriel de tous les mots se forme en ajoutant la terminaison teul ; les noms de nombre n’ont des appellations que pour les unités et les dizaines : 1, hûna ; 2, toul ; 3, st’t ; 4, net ; S, tasât ; 6, iôsat ; 7, ilkop ; 8, iôtalp ; 9, ahop ; 10, iôl ; 11, iôr-hdna ; 12, iôl-tou !; etc. 20, seumoul ; 30, siorlieun ; 40, maheun ; 50, sou in ; 60, iésioun ; 70, irheun ; 80, iôteun ; 90, aheun. Il n’y a que deux noms personnels, na, je, moi, et no, tu, toi. Il y a des verbes actifs et des verbes neutres, mais pas de verbes passifs. Le coréen est une langue agglutinative, n’a qu’une seule déclinaison, formée de neuf cas ; le coréen parait appartenir aux langues tartares. Henri Cordier. Bibl. : Léon de Rosnv, les Coréens, aperçu ethnographique et historique ; Paris, 1886, in-12, — G. Baudens, la Corée, Géographie, etc. (extrait de la Revue maritime ) ; Paris, 1881, broch. gr. in-8. — Carles, Life in Corea ; Londres, 1888, in-8. — Ch. Dallet, Hisl. de l’église de Corée ; Paris, 1874, 2 vol. in-8 (le meilleur ouvrage sur la Corée ; l’introd. est excellente). — John Ross, History o( Corea ; Paisley, 1879, in-8. — E. Oppert, the Forbidden Land ; Londres, 1880, in-8.— W.-E. Griffis, the Hermit Nation ; Londres, 1882, in-8. — A.-W. Douthwaite, Notes on Corea ; Shanghaï, 1884, in-12.— John Ross, Corean Primer ; Shanghaï, 1877, in-S. — Dict. coréen- français, par les Missionnaires de Corée ; Yokohama, 1880, gr. in-8. — Grammaire coréenne, par les mêmes ; Yokohama, 1881, gr. in-8. — H. Cordier, Bib. Sinica, col. 1375-1390. C0REG0NUS(V. Lavaret).

COREICH (V. Koreich).

COR ELLA (Zool.). Genre d’Ascidies simples, delà famille des Phallusiadées, établi par Aider et Hancock. Les Corella ont l’ouverture buccale pourvue de sept ou huit dents ; l’ouverture cloacale a six dents ; les fentes branchiales sont contournées en spirales. Tantôt les ouvertures du siphon sont médianes (C. parallclogramma O.-F. Mùller, C. minuta Traustedt), tantôt l’ouverture du siphon cloacal est latérale ; dans ce cas, la bouche est située au sommet du corps, un peu inclinée vers la gauche (C. cnmyotaTraustedt, C. japonica Herdman). Chez Corella parallelogramma, la musculature est plus forte du côte gauche, le côté libre. Cette Ascidie est donc senestre par rapport aux Phallusia. Chez C. minuta, les muscles sont très peu développés, d’un côté comme de l’autre. La C. enmyota se distingue facilement de la C. japonica par la structure du sac branchial. Les côtes longitudinales sont dépourvues de papilles chez la première de ces espèces. Elles portent chez la seconde des papilles longues et acuminées. A. Giard. C0RELLI (Arcangelo), musicien et violoniste, né en févr.4653 à Fusignano,près Imola (territoire de Bologne), mort à Rome le 18 janv. 1713. Un prétend qu’il vint à Paris en 1672, et s’en éloigna vite, par suite de la jalousie de Lulli, mais le fait n’est pas certain. Il visita l’Allemagne, puis se fixa à Rome, où il publia ses premiers ouvrages. Bientôt il acquit une immense réputation, tant pour la beauté de la musique qu’il composait que pour son exécution merveilleuse. Casparini l’appelait Orfco di nostri tempi, et Mattheson Fiirst der Tonkiinstler. Le cardinal Ottoboni le combla de marques d’estime, et le roi de Naples l’appela à sa cour. Il y trouva Alexandre Scarlatti et d’autres admirateurs de talent ; aussi sa première audition lui valut-elle un succès complet. Mais, aux suivantes, la brusquerie maladroite du roi et sa propre timidité furent pour lui l’occasion de mésaventures si cruelles qu’il se hâta de revenir à Rome, où il eut de vives déceptions, la faveur du public étant allée à un hautboïste peu connu et au violoniste Valentini. Ces fâcheuses circonstances hâtèrent probablement sa fin, qui suivit de près la publication (déc. 1712) de ses célèbres concertos. Corelli fut enterré au Panthéon, près du mausolée de Raphaël ; pendant de longues années, à chaque anniversaire de sa mort, il y eut un service solennel pour sa mémoire, où l’on n’exécutait que des morceaux pris dans ses œuvres. On trouvera dans Fétis plusieurs anecdotes intéressantes sur Corelli. Ses œuvres sont restées classiques, et constituent une des meilleures écoles de violon. Voici la liste de ses ouvrages : XII Suonate a 3, 2 violini e violoncello, col basso ver Vorgano (Rome, 1683, in-fol.) ; A7/ Suonate da caméra a 3, 2 violini, violoncello e violonc o cembalo (Rome, 1863, in-fol.) ; XII Suonate a 3, 2 violono e arciliuto col col basso per Vorgano (Bologne, 1690) ; XII Suonate da caméra a 3, 2 violini e violonc o cembalo (Bologne, 1694) ; XII Suonate a violini e violone o cembalo, parte prima, parte secunda, prelwli, allemande, correnti, gighe, sarabande, gavotte e f allia (Rome, 1700, in-fol. ; c’est l’ouvrage le plus remarquable de Corelli) ; Concerti grossi con due violine e violoncello di concertino obligati e due altri violini, viola e basso di concerto grosso ad arbitrio che si potranno radoppiare (Rome, déc. 1712, in-fol.). II y a de nombreuses éditions de ces différentes œuvres de Corelli, sous des titres nouveaux, par exemple Balletti da caméra, etc. Fétis indique également quelques compositions faussement attribuées à cet auteur et publiées sous son nom. Alfred Ernst. Bibl. : F.-J. Fétis, Biographie universel le des musiciens. COR EN. Com. du dép. du Cantal, arr. et cant. N. de Saint-Flour ; 462 hab.

CORENC. Com. du dép. de l’Isère, arr. et cant. E. de Grenoble, sur les premières pentes du Saint-Eynard, dominant le Graisivaudan ; 1,010 hab. Eglise moderne de style roman. Au Mollard, au-dessus de Corenc, maison mère des religieuses de la Providence. Eaux minérales a Rachais. Etablissement hgdrobalsamique à Bouquéron. Ancienne maison forte à Ciserin. Ancien couvent à Montfleury. CORENÇON. Com. du dép. de l’Isère, arr. de Grenoble,