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Page:Lamontage - Par nos champs et nos rives, 1917.djvu/190

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la maison


Il se hâte, il s’en va vers son humble foyer,
Il sourit, car il voit sa lumière briller.

Oh ! qu’il fait bon, après une journée ardue,
Où la pensée, au sein de sa tâche est perdue,

Qu’il fait bon s’en aller, le cœur libre et content,
Vers le toit où l’on sait que quelqu’un nous attend !…

Il entre, ôte sa veste en disant : « Bonsoir, femme !
J’ai bien faim, donne-moi le pain que je l’entame !

La chaleur était grande, aujourd’hui, dans nos champs,
M’as-tu vu quand je t’ai crié sur les penchants ? »

Et sur elle, son œil fauve et brûlant s’attache ;
Des petits doigts d’enfants ravaudent sa moustache ;

Et cet homme sévère, à la tâche endurci,
Se sent pris de tendresse, et, soudain, adouci ;

Car une joie intime et secrète l’enivre :
Il revoit sa demeure, il est heureux de vivre,