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Page:Lamontage - Par nos champs et nos rives, 1917.djvu/80

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le marin



Quand, dans cette mouvante plaine,
En mourant tu fermes les yeux,
Te rappelles-tu, capitaine,
La bonne terre des aïeux ?…


Te rappelles-tu les collines,
Où flotte l’âme des défunts,
Et dans les haleines salines,
En respires-tu les parfums ?…


Sens-tu, dans ton âme oppressée,
Revivre les secrets bonheurs,
De ta chère enfance bercée
Par les chansons des moissonneurs ?…


Vaincu par la grande traîtresse
Qui va te saisir pour toujours,
Implores-tu, dans ta détresse,
Le calme infini des labours ?…


Ô marin ! Quand ton œil s’embrume,
Dans l’immensité des flots noirs,
Évoques-tu le toit qui fume,
Dans le grand silence du soir ?…