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Page:Lamontage - Par nos champs et nos rives, 1917.djvu/88

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les morts de la mer


Ils savent quand l’avoine pousse,
Quand les blés sont drus et mouvants,
Ils peuvent, quand la brise est douce,
Écouter les pas des vivants…

Ils peuvent voir ouvrir la porte
De leur foyer ; ils peuvent voir
Une main, maternelle et forte,
Allumer la lampe, le soir…

Dans la maison qu’ils ont aimée,
Ils regardent aller, venir,
Leur épouse, leur bien-aimée,
Dont le cœur sait se souvenir…

Docile à leurs regrets, la brise
Leur porte, avec l’or des couchants,
Les angélus de leur église,
Et les murmures de leurs champs ;

Et ces morts de la vague altière
Que le flot s’obstine à cacher,
Comme les morts du cimetière,
Dorment à l’ombre du clocher !