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Page:Lampryllos - La Mystification fatale, 1883.djvu/175

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dit : « Que Lui (le Saint-Esprit) soit le second en dignité après le Fils [comme tenant de Lui l’existence comme recevant et apprenant de Lui, et dépendant en entier de cette cause] cela est enseigné par la doctrine de la piété ; mais qu’il soit le troisième par essence, c’est que l’Écriture ne nous apprend point, et qu’il n’est pas aisé de déduire rigoureusement de ce qui a été dit jusqu’ici. » Or dire, comme il est affirmé dans cette incise, que le Saint-Esprit tient son existence du Fils, sans faire mention du Père ; dire qu’il dépend entièrement de cette cause, c’est-à-dire que le Saint-Esprit est une production du Fils ; affirmer tout cela, n’est-ce pas mettre dans la bouche de saint Basile le plus pur arianisme ? Ce ολως entièrement est un coup de massue, qui tue tout effort tenté pour donner à cette incise une autre signification[1].

  1. Après toutes les preuves que nous venons de donner, et dont la plus forte est que les théologiens et éditeurs catholiques modernes reconnaissent, non seulement en théorie, mais aussi en pratique, ce passage comme apocryphe ; après tout cela, disons-nous, un professeur de l’Université de France ose écrire en plein dix-neuvième siècle les lignes suivantes, qu’il cite, il est vrai ; mais un savant doit-il citer sans contrôle, et le peut-il sans être complice ? — « Il y a, dit M. Vast, une histoire extrêmement curieuse des manuscrits de saint Basile dont on fit usage au concile de Florence. Elle est de Bessarion lui-même, fort compétent en pareille matière. Elle se trouve dans sa lettre à Alexis Lascaris Philanthropinus, qui est une histoire sommaire du concile de Florence. (Voir Migne, t. CLXI, col. 319 à 407.) — Voici tout ce que dit Bessarion à ce sujet : « On trouva dans ce concile d’abord cinq exemplaires, puis six ; quatre étaient écrits sur parchemin et fort anciens, deux autres sur soie. Des quatre, trois appartenaient à l’archevêque de Mitylène, le quatrième aux Latins. Des deux écrits sur soie, l’un