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Page:Lampryllos - La Mystification fatale, 1883.djvu/195

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dans la formule de Nicée, et la complétèrent ainsi sans l’altérer. » Et quelles étaient ces modifications ? Les voici telles qu’elles nous sont données par l’auteur : « après les mots : je crois aussi au Saint-Esprit, on ajouta : qui est aussi seigneur et source de vie, qui procède du Père et du Fils. » (Vol. I, ch. IV, p. 450). On le voit, la Mystification gotho-vandale s’y prélasse triomphalement. Au reste, de Maistre, « le dernier des Pères de l’Église latine, » n’en avait-il pas donné l’exemple à M. de Broglie ? Dans son livre du Pape, parlant en général des églises d’Occident qui ont rejeté le joug du pape et de celles d’Orient qui ne l’ont jamais subi, de Maistre nous dit avec sa forfanterie ordinaire : « Aucune d’elles ne peut maintenir dans son intégrité le symbole qu’elle possédait au moment de la scission. » N’est-ce pas dire assez clairement que les églises d’Orient qui n’ont pas maintenu le symbole dans leur intégrité en ont retranché le Filioque, seul point où ce symbole diffère de celui de l’Église latine ?

Mais ce qu’il y a de plus étonnant dans cette question c’est de voir, de nos jours, le zèle dévorant de la double procession gagner même les gens qui se plaçant en dehors du christianisme dogmatique auraient pu et dû parler avec impartialité, au lieu de se laisser mener par des gens patentés pour défigurer l’histoire ecclésiastique. Je n’en citerai qu’un exemple.

Dans un ouvrage publié en 1853, par M. César Jannin