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Page:Lampryllos - La Mystification fatale, 1883.djvu/21

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la majeure partie y rentraient spontanément en masse par la volonté de leurs chefs ou de leurs rois, ainsi il est bien probable que quelques-unes de leurs idées religieuses soient restées chez eux en crédit, parmi lesquelles il faut supposer celle de la procession dyadique. Mais, pour la faire accepter par le reste de la population Hispano-romaine, leurs chefs religieux auraient habilement fait insérer le filioque dans le symbole de Constantinople, comme si tel était son état lors de sa promulgation. Ce troisième concile de Tolède, qui fut réuni pour célébrer en grande solennité la conversion définitive des Ariens, et où l’on trouve, avec des protestations d’attachement à l’Église catholique, des anathèmes contre la doctrine arienne, ne faisait pourtant qu’en professer à leur insu le corollaire nécessaire.

Cela pourra paraître paradoxal, mais je ne puis pas m’expliquer autrement ce phénomène historique. Si l’on peut en faire prévaloir une autre explication, qu’on la produise, car la mienne n’est basée que sur des conjectures. Néanmoins elle est appuyée sur ce que dit Binius au sujet de la lettre de Léon Ier à Turribius, qui fut notaire de Léon Ier, puis évêque de Tarascon, à propos des Priscillianites : « Cum ingruentibus barbaris, Vandalis primum, Gothis atque Suevis, florentissima illa Hispaniarum ecclesia, sanctissimorum antistitum, solita cultura carreret, pulchra immutata facie, reddita est velut ager incultus, vepribus undique repletus at spinis,