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cendants des Grecs le sol de la patrie, et l’idole qui fut toujours la plus chère à leurs ancêtres : La Liberté.

La suite des évènements que l’homme voit se développer dans son enfance exerce sur le reste de sa vie, et en particulier sur la genèse et le développement de ses idées, une influence décisive. C’est pour lui, comme une atmosphère intellectuelle dans laquelle il vit et se meut, c’est un horizon auquel se forme son regard, c’est pour son âme une trempe inaltérable. Sous ce rapport, Cyriaque Lampryllos fut on ne peut plus favorisé : il fut témoin d’un de ces prodiges historiques presque sans exemple dans l’histoire, il vit ses compatriotes se transformer d’esclaves en héros, il les vit se lever comme un seul homme pro aris et focis, il les vit jeter le trouble au sein d’un des grands États de l’Europe, lui résister, le vaincre en maintes rencontres malgré l’infériorité numérique de leurs forces, et venger ainsi une des calomnies que l’on lançait contre sa chère patrie[1].

Après avoir terminé son enseignement secondaire

  1. « Mais du moins aujourd’hui il faut rayer de l’acte d’accusation ce reproche de lâcheté qu’on adressait si gratuitement aux Grecs. Le mépris n’est plus permis là où se trouve tant d’amour de la liberté et de la patrie : quand on est perfide et corrompu, on n’est pas si brave. Les Grecs se sont refaits nation par leur valeur ; la politique n’a pas voulu reconnaître leur légitimité ; ils en ont appelé à la gloire. » (Châteaubriand).