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Page:Lampryllos - La Mystification fatale, 1883.djvu/60

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due à ses pasteurs légitimes et canoniques, ce ne fut qu’alors que Photius, pour éclairer ces convertis et pour repousser les tentatives ultérieures de Nicolas, se décida à se produire. Il fit assembler un concile à Constantinople au mois de janvier 866, lequel prononça la condamnation et la déposition de Nicolas. Il est donc

    politains et autres pouvoirs ; de leur procurer l’impunité absolue, et d’exclure toute influence temporelle. Mais ils cherchaient à atteindre ce but à l’aide d’un accroissement si considérable de la puissance papale, que si l’Église se pénétrait de ces principes et les suivait jusque dans leurs conséquences, elle devait nécessairement prendre la forme d’une monarchie soumise au bon plaisir et à l’absolutisme d’un seul. La pierre angulaire de l’édifice de l’infaillibilité papale était déjà posée.

    Ce qui devait surtout agir était ce principe que les décrets de tout synode avaient besoin de l’approbation ou de la confirmation du pape ; en second lieu : la déclaration que la plénitude de la puissance (ce qui comprenait par conséquent les questions de foi), appartenait au seul pontife de Rome, et enfin que les évêques n’étaient que les aides-servants de ce dernier, tandis qu’il était, lui, l’évêque de l’Église universelle.

    Si l’évêque de Rome est donc vraiment du même coup celui de l’Église entière, si chaque évêque individuellement n’est que son vicaire, s’il est le seul et légitime organe de l’Église, il doit évidemment jouir de la prérogative de l’infaillibilité. On ne peut nier que, les décrets dogmatiques des conciles sans la confirmation du pape étant sans vertu, la marque divine d’une doctrine dépend de cet oracle unique : la supposition de la puissance illimitée de ce seul personnage sur l’Église entière renferme la pensée de son infaillibilité, comme l’épi renferme le grain. Aussi Pseudo-Isidore fait-il dire très logiquement à ses anciens papes : l’Église romaine demeurera immaculée et à l’abri de toute erreur, jusqu’à la fin des siècles.

    Jadis, les savants versés dans la connaissance de l’antiquité ecclésiastique et du droit canon, des hommes, comme de Marca,