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Page:Lampryllos - La Mystification fatale, 1883.djvu/65

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une seule des trois personnes. À laquelle direz-vous qu’elle appartient ? au Père seul ? mais alors vous abondez dans notre sens, vous avez condamné votre nouveauté. Au Fils seul ? mais alors vous en excluez le Père contre l’énonciation de l’Évangile. En d’autres termes plus polis : si ce principe que j’invoque, que chacun des attributs reconnus de la Sainte Trinité ne peut appartenir qu’à une seule des trois Personnes, — ou que chacune des Personnes de la Sainte Trinité a son attribut exclusif, qu’elle ne partage pas avec les autres, — si ce principe est inébranlable, songez bien que votre doctrine doit aboutir fatalement à exclure le Père de l’attribut de l’émanation. Si vous n’y pensez pas, et je l’admets très volontiers, c’est par une heureuse inconséquence que vous y échappez. Voilà le sens de cette remontrance de Photius. Je ne me mêle pas d’apprécier la valeur de ces argumentations théologiques ; mais Nicolas qui voulait se gagner, comme soutien pour ses projets, l’irritation et l’indignation des Occidentaux, leur dit faussement que les Grecs les accusent de professer expressément et décidément que le St-Esprit ne procède point du Père : quod Spiritum Sanctum non ex Patre procedere fateamur. Ce qui était comme si Photius les eût accusés de renier l’Évangile. (Ffoulkes, Christ. divis., pag. 15, note 446, pag. 76, note 253, pag. 401, note 1239.)

Tel est le texte de cette lettre, donnée par Baronius (ad ann. 867), qui dit l’avoir copiée sur l’ancienne