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Page:Lampryllos - La Mystification fatale, 1883.djvu/69

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§ XV. — Destitution de Photius par l’empereur Basile ; sa réinstallation approuvée par Jean VIII.


Sur ces entrefaites, l’empereur Basile, après avoir assassiné son collégue et bienfaiteur Michel, qui l’avait associé au pouvoir suprême, eut la témérité, peu de jours après ce crime, de se présenter à l’église où Photius officiait, pour y recevoir de ses mains la sainte communion, sans aucun acte de pénitence préalable, sans signe de repentance, sans aucune préparation canonique pour recevoir l’absolution. Photius le repoussa donc, en lui rappelant son crime, et son impiété de vouloir participer à la sainte Table, dans un tel état de péché mortel. Basile extrêmement irrité ne pense qu’à tirer vengeance de cette réprimande qu’il a si justement méritée, mais qu’il considère comme une offense. Il rappelle Ignace, il expulse Photius du siége patriarcal, et fait assembler un concile pour faire prononcer sa déposition. Profitant du dépit et de la malveillance qu’on entretenait à Rome contre ce dernier, il invite aussi le Pape à y prendre part, en y envoyant ses légats. Nicolas ne vécut point assez pour jouir d’un triomphe que lui procurait ce double crime de l’empereur. Adrien II, qui lui avait succédé, y envoya les siens. Baronius, selon son habitude, a eu l’extrême impudence de vouloir nier que ce fut pour