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Page:Lampryllos - La Séparation des deux éléments chrétien et musulman comme la solution la plus honnête et la plus praticable de la question d'Orient, 1868.djvu/4

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qui, prévenant l’empereur Nicolas, avaient déjà déclaré à l’adresse de toute l’Europe que le malade était incurable. Ce n’est qu’à la suite de leur déclaration que Nicolas a commencé à dire qu’il fallait songer à la succession. Le discours prononcé deux ans auparavant au Parlement anglais par lord Stradford Canning valait cent fois mieux que la petite et modeste métaphore de l’empereur Nicolas dont on a fait un crime de lèse-islamité. Était-ce que le malade, dans le court intervalle qui s’était écoulé entre le discours de lord Canning et le mot de l’empereur Nicolas, avait recouvré sa bonne santé ?

Passons sur ces tristes considérations. Ce thème est déjà complétement discuté et définitivement jugé. Admettons pour un moment un motif quelconque qui puisse pallier cette contradiction. Disons que la guerre de 1854 doit être regardée comme un acquit de conscience. Voilà tout ce que l’Europe chrétienne a pu faire de sacrifices en sang et en argent pour faciliter aux populations musulmanes l’entrée dans la voie de la civilisation, où marchent, à divers degrés, toutes les autres populations leurs voisines. Eh bien !… ce fut en vain.

Nous ne ferons pas ici le tableau de l’intérieur de la Turquie, de ses peuples et de leurs croyances, de son gouvernement, des maladies multiples qui l’assiégent et la rongent de tous côtés. À quoi cela servirait-il d’en grossir le dossier, de répéter ou même de récapituler ce que tant d’autres ont si bien exposé et si savamment résumé, sinon à pousser le lecteur à passer par-dessus les premières pages et à chercher plus en avant quelles seraient nos conclusions ? La