Page:Lancereau - Hitopadésa, 1882.djvu/16

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témoignage de Lalloû-Lâl, savant brâhmane qui vivait au commencement de notre siècle, l’auteur de cet ouvrage était un pandit nommé Nârâyana. Il est à regretter que Lalloû-Lâl ne nous ait donné aucun renseignement sur la vie de ce personnage et le temps où il a vécu. Mais, quoiqu’il soit impossible de fixer d’une manière précise la date de la composition de l’Hitopadésa, on peut néanmoins affirmer que la rédaction de ce livre ne remonte pas à une époque très ancienne. L’Hitopadésa n’est pas, on le sait, le type original des fables connues en Europe sous le nom de fables de Bidpaï. Ainsi que la plupart des recueils de ces fables qui ont circulé dans l’Orient, il n’est lui-même qu’une imitation du Pantchatantra[1], recueil plus ancien, lequel a dû recevoir sa forme actuelle vers la fin du Ve siècle de l’ère chrétienne, et a été traduit du sanscrit en pehlvi dans la première moitié du VIe siècle, du pehlvi en arabe dans le VIIIe siècle, et, plus tard, de l’arabe dans les principales langues de l’Asie et de l’Europe.

  1. Pantschatantrum sive Quinquepartitum de moribus exponens ex codicibus manuscriptis edidit Jo. Godofr. Ludov. Kosegarten. Bonnae ad Rhenum, 1848, in-8o. — Une autre édition du Pantchatantra a été publiée à Bombay, en 1868-1869, par MM. Kielhorn et Bühler, dans les Sanskrit Classics for the use of high Schools and Collèges.