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Page:Landry, Manuel d’économique, 1908.djvu/535

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production, exposant de plus en plus les producteurs à cette nécessité que nous venons de dire, était une des causes pour lesquelles de plus en plus, dans notre époque, les producteurs cherchent à mettre fin à la concurrence par des coalitions d’une espèce ou de l’autre.

301. Qu’il est parfois difficile d’estimer le coût de production. — Il importe de dire, maintenant, qu’il est un cas où la courbe du coût est difficile à tracer : nous voulons parler de ce cas où les dépenses nécessitées par la production du bien que l’on considère se confondent, tout au moins dans un certaine mesure, avec les dépenses nécessitées par la production d’un autre bien ou de plusieurs autres biens. À la vérité, cette difficulté que nous signalons n’est pas insurmontable quand il s’agit de productions entièrement solidaires, de productions telles, nous voulons dire, qu’à une certaine quantité produite de l’un des biens en question corresponde une quantité non moins déterminée de l’autre ou des autres biens. Prenons l’exemple classique du gaz et du coke[1]. Si l’on produit a mètres cubes de gaz, on aura en même temps a' mètres cubes de coke, qui se vendront un certain prix. On pourra, dès lors, regarder le coke comme un sous-produit ; et l’on tiendra le coût de la production du gaz pour égal au mon tant total des dépenses de production, diminué des recettes que procurera la vente du coke. Mais très souvent la solidarité des productions ne sera pas aussi parfaite que dans l’exemple ci-dessus ; y ayant des frais généraux, comme l’on dit, la quantité de l’un des biens produits ne déterminera pas la quantité des autres : que l’on pense aux entreprises de transports ou de commerce, aux exploitations agricoles dans lesquelles on ne fait pas seulement une culture. On peut choisir ici, pour la mesure du coût de chacune des productions qui sont liées ensemble, entre diverses méthodes ; mais il n’en est pas une dont l’adoption s’impose.

302. Formes diverses de la courbe de l’offre. — Nous avons vu que la courbe de la demande était toujours une courbe descendante ; pour une quantité de biens qui va croissant, les sommes que les acheteurs sont disposés à donner diminuent de plus en plus. La courbe de l’offre, elle, si nous l’identifions à la courbe du coût, peut affecter toutes les formes : elle peut se confondre avec une ligne horizontale ; elle peut monter ; elle peut descendre ; elle peut, encore, être montante dans l’une de ses parties, horizontale ou descendante dans d’autres parties.

1° La courbe de l’offre peut se confondre avec une ligne horizontale. Il y a des biens dont le coût de production demeure constant, quelque quantité qu’on en produise. Ou moins la courbe du coût aura-t-elle la forme que nous venons de dire pour celle de ses parties qu’il est pratiquement intéressant de considérer — car il n’est pas de production que l’on puisse

  1. Cf. Colson, Cours, liv. 1, chap. 6, iii, D.