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Page:Landry, Manuel d’économique, 1908.djvu/576

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chose qu’on pourra appeler ainsi — . Et ces variations seront plus marquées souvent que celles que l’on constate à présent : car l’influence des variations du stock monétaire, si parfois elle renforce celle des autres facteurs qui modifient la valeur de la monnaie, d’autres fois aussi la neutralise. Ajoutons, cependant, qu’adoptant le principe du comptabilisme, on peut très bien admettre pour l’État, pendant le fonctionnement de ce système, le droit de créer ou de détruire de la monnaie : et l’on peut concevoir que l’État use de ce droit pour influer sur la valeur de la monnaie, par des émissions ou des destructions de monnaie, de manière à la stabiliser : il en serait de la monnaie comptabiliste, dans ce cas, comme du papier-monnaie dont nous parlions tantôt.

Mentionnons, pour terminer, ce projet qui a été émis à diverses reprises[1], et d’après lequel les débiteurs devraient payer, au jour de l’échéance, non pas exactement la somme qu’ils auraient souscrite, mais une somme pour le calcul de laquelle on tiendrait compte des variations survenues dans la valeur de la monnaie. Celui par exemple qui aurait emprunté 1.000 francs, si au jour de l’échéance la valeur de la monnaie se trouvait avoir doublé, n’aurait à payer que 500 francs ; cette somme représenterait justement, pour son créancier et pour lui, ce qu’il s’était en gagé à rembourser. Un tel projet est assurément pratique ; on pourrait d’ailleurs, si on voulait le réaliser, ne pas rendre obligatoire le mode d’acquittement qui vient d’être dit, et donner seulement aux préteurs et aux emprunteurs la faculté de l’adopter. Toutefois il faut bien voir qu’il ne s’agit point ici d’empêcher les variations de la valeur de la monnaie, et qu’on ne vise qu’à corriger un des effets de ces variations.

  1. Voir Jevons, La monnaie, chap. 25.