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Page:Lange - Histoire du matérialisme, Pommerol, 1877, tome 1.djvu/349

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vement détermine le changement de position. C’est seulement parce qu’on change la valeur relative de ces mots en une valeur absolue qu’on a fait naître les erreurs et les polémiques les plus nombreuses sur cette question (80). » Par ignorance de l’histoire, défaut commun à la plupart de ses contemporains, Toland ne voit pas que les idées absolues se produisent spontanément, tandis que les idées relatives sont le fruit de la science et du développement intellectuel. « Les déterminations du mouvement dans les parties de la matière solide et étendue forment ce que nous avons appelé les phénomènes naturels ; à ces phénomènes nous assignons des noms et des fins, de la perfection ou de l’imperfection, suivant qu’ils affectent nos sens, causent de la douleur ou du plaisir à notre corps et contribuent à notre conservation ou à notre destruction ; mais nous ne les dénommons pas toujours d’après leurs causes réelles ou d’après la manière dont ils se produisent les uns les autres, comme l’élasticité, la dureté, la mollesse, la fluidité, la quantité, la figure et les rapports de corps particuliers. Au contraire, nous n’attribuons souvent à aucune cause certaines particularités du mouvement, comme les mouvements capricieux des animaux. Car, bien que ces mouvements puissent être accompagnés de pensées, ils ont pourtant, comme mouvements, leurs causes physiques. Quand un chien poursuit un lièvre, la forme de l’objet extérieur agit avec toute sa puissance d’impulsion ou d’attraction sur les nerfs, qui sont agencés avec les muscles, articulations et autres parties, de telle sorte qu’ils rendent possibles divers mouvements dans la machine animale. Pour peu qu’un homme connaisse l’action réciproque des corps les uns sur les autres par le contact immédiat ou par les molécules invisibles, qui en émanent continuellement, et qu’il joigne à cette notion celle de la mécanique, de l’hydrostatique et de l’anatomie, il se convaincra que tous les mouvements faits pour s’asseoir, se tenir debout, se coucher, se lever, courir, marcher, etc., ont leur détermination spé-