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Page:Lange - Histoire du matérialisme, Pommerol, 1879, tome 2.djvu/266

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le terrain de l’idéal pour révérer comme une émanation de la puissance et de la sagesse divines précisément ce que la science appelle un phénomène naturel. Le dernier point de vue ne répond’qu’à une culture avancée ; quant au premier, c’est le plus ordinaire, mais aussi le plus faible sous tous les rapports ; voilà ce que nous pouvons nous contenter d’indiquer.

Au reste, la question n’est point telle qu’en renonçant à une génération spontanée terrestre, on doive désespérer de la possibilité d’établir une connexion générale entre les causes qui agissent dans la nature.

Occupons-nous d’abord d’une hypothèse récemment imaginée par le physicien anglais William Thomson (51), qui fait venir, des espaces cosmiques sur notre terre, les organismes primitifs et regarde les météorites comme agents de cette importation. « Quand une île volcanique sort de la mer et se trouve couverte de végétation, après un petit nombre d’années, nous admettons sans difficulté que des semences y ont été transportées par les vents ou par les flots. N’est-il pas possible d’expliquer, avec vraisemblance, d’une façon analogue le commencement de la vie végétale sur la terre ? »

Thomson regarde les météorites comme des fragments de mondes brisés et jadis couverts d’êtres vivants. Ces débris, lors d’un choc, peuvent rester partiellement intacts, tandis qu’une grande partie de leurs éléments entre en fusion. Si l’on admet « qu’il existe actuellement un grand nombre de mondes ayant vie, en dehors du nôtre, et qu’il a existé d’autres mondes depuis des époques inimaginables, on devra regarder comme très-probable que d’innombrables météorites portant des semences se meuvent à travers l’espace. Si, dans ce moment, il n’existait pas de vie sur la terre, une pierre qui y tomberait par l’effet de ce que nous appelons cause naturelle l’amènerait à se couvrir peu à peu de végétation ».

Zœllner essaye de prouver que cette hypothèse est anti-