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Page:Lange - Histoire du matérialisme, Pommerol, 1879, tome 2.djvu/270

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vent bien provenir des premières, mais non vice versa. Cependant cette assertion repose entièrement sur l’hypothèse d’un état mobile spécial des parties des molécules, laquelle aurait grand besoin d’être confirmée, si toutefois elle pouvait l’être jamais (53).

Partout, sur ce terrain, la recherche scientifique peut bien dans le grand tout ne suivre qu’une seule voie, et si l’on veut appeler cette voie matérialiste, on fera bien de ne pas oublier les limites de la conception matérialiste de l’univers indiquées dans les chapitres précédents. Il n’y a ici qu’un seul point qui, en nous rappelant ces limites, nous force de nous placer au point de vue critique de la théorie de la connaissance : c’est l’idée de l’infinité, appliquée aux corps célestes coexistants et aux éléments de la formation de l’univers ainsi qu’à la série des temps, dans la question de savoir s’il y a eu un commencement ou non, et comment on peut réaliser l’une et l’autre hypothèse dans la représentation. Mais nous renonçons à approfondir ici l’origine subjective de ces idées et montrer qu’elles ne peuvent trouver une explication suffisante que dans un « monde en tant que représentation ». Nous rencontrerons de meilleures occasions d’opposer le point de vue idéaliste au point de vue matérialiste ; il suffit de constater que le vrai idéalisme, dans tout le domaine de l’explication de la nature, en tant qu’il s’agit des relations entropies phénomènes, peut marcher d’accord avec la science de la nature au moins aussi complètement que le matérialisme saurait le faire.