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Page:Lange - Histoire du matérialisme, Pommerol, 1879, tome 2.djvu/306

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blables ou analogues ont-elles réellement une structure manies ou analogues ont-elles réellement une structure identique ? on pourrait conclure le contraire du simple fait qu’elles donnent naissance à des différences. Si, par exemple, l’embryon du chien à une ressemblance frappante avec l’embryon humain après un développement de quatre semaines, cela n’empêche pas l’un de devenir un chien et l’autre un homme. On pourrait maintenant admettre que cette différence notable ne s’est développée que peu à peu, l’un des deux embryons semblables étant continuellement nourri de sucs de chien et l’autre de sucs humains mais cette explication quelque peu grossière devient insuffisante quand il s’agit, par exemple, des œufs d’oiseaux. En réfléchissant au principe, si bien démontré par Darwin, de l’hérédité des qualités acquises, nous verrons bientôt combien est plus subtile la façon dont nous devons nous représenter icile véritable état de la question. Prenons, par exemple, deux œufs de pigeon, dont l’un contienne un individu ayant la faculté de faire la culbute en volant ; l’autre, un individu semblable le plus possible, mais ne possédant pas cette faculté. Où gît maintenant la différence ? Elle ne peut plus venir du dehors. Il faut donc qu’elle, soit dans l’œuf ; mais comment ? C’est ce que nous ignorons. Tout ce que nous savons à présent, c’est que l’homogénéité apparente est à une distance infinie de l’homogénéité de l’essence. Hæckel, qui attache un très-grand prix à l’identité des premiers stades, parce qu’il y voit une preuve convaincante de l’unité primitive d’essence de tous les organismes, reconnaît cependant la nécessité d’admettre des différences internes. « Les différences, dit-il, qui existent réellement entre l’ovule des divers mammifères et l’ovule humain ne résident pas dans la conformation extérieure, mais bien dans la composition chimique, dans la constitution moléculaire des substances carbonées albuminoïdes, qui constituent essentiellement l’ovule. Sans doute ces délicates différences individuelles des ovules, qui reposent sur l’adaptation indirecte