Aller au contenu

Page:Lange - Histoire du matérialisme, Pommerol, 1879, tome 2.djvu/341

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nières années, on a conquis un terrain dont le défrichement nous promet une préhistoire complète de l’humanité. À ces degrés intermédiaires se rattachent les « débris de cuisine » (kjoekkenmoedding) dont on a tant parlé, ces antiques monceaux de coquines d’huîtres et de moules vidées, que l’on a trouvés sur les côtes du Danemark avec des preuves non équivoques de l’activité humaine. À ces degrés intermédiaires se rapportent notamment les constructions sur pilotis (Pfahlbauten)des lacs de la Suisse et d’autres pays de l’Europe ; c’étaient sans doute primitivement des refuges, des magasins, peut-être même plus tard des entrepôts pour le commerce des riverains. Ces constructions si remarquables ont été découvertes rapidement et en grand nombre, les unes à la suite des autres, après que le Dr Ferdinand Keller eut trouvé le premier emplacement de ce genre durant l’hiver 1853-1854, près de Meilen, sur les bords du lac de Zurich, et en eut reconnu et apprécié l’importance (14 bis). On distingue aujourd’hui parmi les nombreux objets découverts, notamment là où les constructions lacustres offrent des traces d’incendie, trois âges différents, dont le dernier, celui du fer, se prolonge jusqu’à l’époque actuelle. Les temps antérieurs ne sont pas, comme d’après les mythes des anciens, l’âge d’argent et l’âge d’or ; ils nous reportent à une période, où les peuplades dont il s’agit n’avaient que des ustensiles en bronze, et finalement à l’âge de pierre, dont nous avons rencontré les premières traces chez les hommes du diluvium. Mais ces périodes elles-mêmes n’ont qu’une importance relative, comme nous l’ont appris les progrès des recherches. Des peuplades peuvent s’être trouvées dans un âge de pierre, tandis que d’autres peuplades contemporaines jouissaient déjà d’une culture avancée. Des outils en pierre, auxquels on s’était habitué, et qui, choisis dans une bonne matière et bien confectionnés, se prêtaient à maints usages, ont pu longtemps encore être employés, tandis que parallèlement l’on se servait déjà d’outils en métal, de même qu’aujour-