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Page:Lange - Histoire du matérialisme, Pommerol, 1879, tome 2.djvu/382

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turbatrice mais l’auteur lui maintient une portée si générale qu’on peut même la séparer de la conclusion, nécessaire en apparence, que la conscience est une fonction de l’écorce du cerveau. Au fond, l’on peut dire que le monde extérieur se projette dans chaque centre nerveux sous la forme la plus grossière, la plus simple, déjà dans la substance grise de la moelle épinière et des cavités du cerveau d’une manière plus parfaite dans les grands noyaux ; et enfin de la manière la plus parfaite, la seule véritablement humaine, dans l’écorce du cerveau. En cela, il faut bien faire attention à une certaine répartition des fonctions. La substance grise de troisième ordre facilité les réflexes. Ceux-ci peuvent être arrêtés à certaines places de la deuxième partie ; l’impression reçue ne réagit plus dès lors immédiatement vers l’extérieur, mais elle est transformée en une représentation psychique plus compliquée, ou bien elle est, en quelque sorte emmagasinée provisoirement pour produire un état de tension. Toutefois les organes de la deuxième partie sont, à leur tour, quelques-uns du moins, de nature réflexe. Ce sont les réflexes les plus compliqués, dirigés vers un but vital, qui se forment ici. Une excitation qui arrive ici, tantôt ne donne lieu à aucun mouvement, tantôt peut-être détermine toute une série de mouvements simultanés ou successifs, suivant la nature de cette excitation et l’état du centre.

Mais ces réflexes de la deuxième partie peuvent à leur tour être arrêtés et modifiés par l’intervention de la troisième, la plus élevée de toutes, l’écorce du cerveau. Ici, dit-on, c’est la volonté consciente qui intervient, et cependant l’appareil, les effets de la fonction sont de la même espèce que dans la seconde partie ; seulement ils sont considérablement plus variés et plus compliqués. La volonté consciente elle-même paraît donc ne se représenter physiologiquement que comme un cas suprême de mouvement réflexe, ce qui, soit dit en passant, ne porte atteinte ni à sa conscience ni à sa dignité morale en tant que « volonté ». Nos fonctions psy-