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Page:Lange - Histoire du matérialisme, Pommerol, 1879, tome 2.djvu/384

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de la base du pédoncule cérébral paraissent être transmis surtout les mouvements dont la combinaison s’opère dans ecorcemême du cerveau.

On pourrait être étonné que ce soit précisément une voie motrice, dont le développement supérieur marche parallèlement à l’accroissement des hémisphères et atteint son maximum chez l’homme. Beaucoup d’animaux ne sont-ils pas supérieurs à l’homme par la vigueur et la rapidité des mouvements ? Le gibbon, qui s’ébat sur les branches des arbres, ne défie-t-il point par sa légèreté et son adresse les hommes les plus habiles aux exercices gymnastiques ? D’autre part, ne sommes-nous pas supérieurs aux animaux précisément par la force et la variété de nos sensations ? Nos perceptions scientifiques n’exigent-elles pas un exercice des sens, qui est inconnu aux animaux ? Bien plus, si toute notre conscience est construite de sensations, ne devrait-on pas alors s’attendre a priori à ce qu’un développement relativement plus grand des voies sensitives marche de front avec le développement de la vie intellectuelle ?

À cela on peut répondre en faisant ressortir l’importance du langage et de la main industrieuse de l’homme pour la vie intellectuelle. Quant au langage, nous connaissons même déjà la partie de l’écorce cérébrale où les sous se combinent pour former des mots significatifs, et de tous les phénomènes de perturbation psychique, il n’y en a présentement aucun, sans doute, qui soit mieux expliqué que celui de l’aphasie. Or le langage et la main industrieuse nous prouvent qu’en première ligne il ne s’agit pas du tout de la vigueur et de la rapidité des mouvements, mais de leur diversité et de leur finalité exactement mesurée. Mais il faut précisément à cet effet un appareil étendu de coordination avec des connexions qui, de chaque point d’un système donné, aboutissent aux points divers d’autres systèmes. Quant à la parole, il ne s’agit pas seulement de mesurer la pression des lèvres qui produit un B ou un P, ou de faire que les mouvements des organes