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Page:Lange - Histoire du matérialisme, Pommerol, 1879, tome 2.djvu/555

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ceux qui se prétendent libéraux, mais qui ont en horreur les « athées », qu’assurément des considérations irréfutables rendent l’hypothèse d’un Dieu fort plausible, mais que d’un autre côté, des difficultés énormes s’entassent devant elle il faut donc consentir à une libre discussion.

Ce deuxième degré du développement d’Ueberweg, la phase des fluctuations entre le matérialisme et la téléologie, je l’ai pris pour base de mon exposé de sa philosophie dans la notice que je publiai à Berlin en 1871. Je ne me crus pas autorisé, d’après les quelques indices, qui se retrouvent même dans ma correspondance, d’une préférence d’Ueberweg en faveur du matérialisme, à proclamer ce système comme étant le dernier résultat de sa philosophie, d’autant plus que l’Ueberweg, dépeint par moi, était en quelque sorte l’officiel, l’auteur d’excellents ouvrages classiques si généralement estimés, le penseur abordant toutes les questions, critiquant avec justesse, et cependant tolérant sur tous les points. Peu de temps après l’apparition de ma petite biographie, je reçus plusieurs lettres du docteur Czolbe, matérialiste connu, qui avait été à Kœnigsberg. l’ami le plus intime d’Ueberweg et qui, dans des relations journalières, avait philosophé avec lui jusqu’à la fin de son existence. Czolbe affirme, dans ces lettres, qu’Ueberweg n’était plus aucunement partisan de la téléologie d’Aristote ; il déclare que la Philosophie de l’Inconscient, de Hartmann, ne l’avait pas ému sympathiquement, et il prétend qu’Ueberweg était darwiniste déclaré. Une lettre du 17 août 1871 dit ensuite textuellement : « Il était, dans tous les sens, athée et matérialiste prononcé, quoiqu’en sa qualité de professeur officiel, il regardât comme son premier devoir d’enseigner aux étudiants l’histoire de la philosophie, et d’en faire d’habiles dialecticiens. Il appartient essentiellement à votre Histoire du Matérialisme et il est, pour moi, une preuve éclatante de la folie de certains théologiens et philosophes, qui veulent que L’ignorance, la stupidité et la vulgarité soient