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Page:Lange - Histoire du matérialisme, Pommerol, 1879, tome 2.djvu/630

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ports restent tout simplement en dehors de l’examen comme quelque chose à quoi ne conduit pas la recherche réelle, dans les limites de l’expérience possible en généra).

42 [page 7]. Dans la première édition, nous nous sommes contentés d’exposer cette face de la théorie kantienne de la liberté, dans la pensée qu’elle renfermait le point capital de la question, du moins sous le point de vue théorique et qu’il fallait précisément regarder comme s’écartant du véritable principe des passages tels que ceux de la Raison pratique[1], dont il sera tenu compte plus loin, tandis que toute la théorie de la « réalité objective du concept de liberté ne sert qu’à obscurcir le véritable fond de la question. Le présent exposé, plus complet que le premier, se relie à la détermination de renoncer à une popularité excessive, mais, nous l’espérons, sera compris de ceux qui s’intéressent en général à une histoire scientifique du matérialisme. Un point principal de la question, c’est que la teinte mystique qu’acquiert la théorie de la liberté, en passant dans le domaine pratique, n’exclut pas la stricte domination des lois de la nature dans la psychologie empirique, et que par conséquent, sur ce domaine aussi, la « liberté transcendantale » de Kant diffère beaucoup de la théorie de la liberté, que lui ont prêtée Schleiden. Ideler et autres « kantiens ». Nous avons dû en général nous abstenir ici d’appuyer sur des preuves chacune de nos thèses, qui le plus souvent cherchent à reproduire brièvement le sens et l’esprit, mais pas le texte de la doctrine de Kant, sans quoi ces notes, solidement développées, auraient fini par constituer tout un volume.

43 [page 81]. Si parfois l’influence notamment de Hegel sur la manière d’écrire l’histoire est qualifiée de pernicieuse, c’est particulièrement à cause de sa tendance à faire plier les faits sous une construction philosophique, dont nous avons vu un exemple si frappant précisément dans l’Histoire du Matérialisme, I, p. 337 et suiv.[2]. Il est vrai que l’on oublie trop facilement combien la méthode historique en Allemagne était encore généralement défectueuse avant Hegel. Ce n’est pas sans raison que Zeller[3] dit : « Si notre manière actuelle d’écrire l’histoire ne se contente plus d’une savante investigation et d’une critique sévère des traditions, de l’arrangement et de l’explication pragmatique des faits, mais se préoccupe avant tout de comprendre l’enchaînement complet des événements, de concevoir largement le développement historique et les forces intellectuelles qui le dirigent, ce

  1. Kritik der praktischen Vernunft, Hartenstein, V, p. 105.
  2. Geschichte des Materialismus, I, p. 327 et suiv.
  3. Geschichte der deutschen Philosophie, p. 824.