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Page:Lange - Histoire du matérialisme, Pommerol, 1879, tome 2.djvu/648

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valeurs moyennes qu’il est difficile de comprendre comment ce cas a pu être utilisé pour combattre Radicke. Faut-il, comme le prétend Voit, attribuer, dans ce cas, la valeur d’une expérience à chaque essai distinct ? Cela dépend complètement, comme pour toutes les expériences, de la facilité que l’on a de les répéter, dans des circonstances semblables. Mais, lors de la répétition, il faudra constater si ce qui doit être démontré se présente avec une suffisante clarté, à chaque essai distinct, ou s’il est nécessaire d’instituer une série d’expériences tout autrement combinée pour en déduire les valeurs moyennes »

« Si, par exemple, dans la première série d’essais, on obtient les va)eurs a, b, c, d,… qui, au lieu de simples variations, montrent plutôt une progression déterminée, il faut, pour constater cette progression, recourir à un nouvel essai, qui pourra donner les valeurs a¹, b¹, c¹, d¹,… Si alors la progression se manifeste encore plus nettement et si l’on se borne à vouloir la constater en général, on peut en rester là. Toutefois, si l’on veut obtenir des résultats numériquement exacts et si l’accord n’est pas complet, il ne reste qu’à continuer au moyen d’une troisième série a², b², c², d², et ainsi de suite jusqu’à an, bn, cn, dn, d’où résultera de soi-même qu’il faudra combiner entre elles les valeurs a¹, a², a³,… an, avec les valeurs b¹, b², b³,… bn. Mais alors la méthode établie par Radicke devra, dans toute sa rigueur, s’appliquer à ces combinaisons. »

12 [page 192]. Büchner, Natur und Geist, p. 102 : « Les atomes des anciens étaient des catégories ou inventions philosophiques ; ceux des modernes sont des découvertes résultant de l’étude de la nature. »

13 [page 193]. Kopp[1] attribue à tort une théorie de « l’attraction » des atomes à Boyle. « Ce chimiste, dit-il,[2] admettait déjà que tous les corps se composent de molécules très-petites, de l’attraction réciproque desquelles dépendent les phénomènes de combinaison et de désagrégation. Plus deux corps ont d’affinité l’un pour l’autre, plus leurs très-petites molécules s’attirent avec force, plus elles se rapprochent les unes des autres lors de la combinaison. » Les derniers mots de cet exposé sont, au fond, seuls exacts. D’ailleurs, dans l’exemple cité par Kopp, il n’est question ni d’affinité ni d’attraction. Les expressions « coalition » et « associate », entre autres, doivent toujours s’appliquer à la combinaison par le contact. L’opinion réelle de Boyle se révèle très-clairement dans le chapitre De génératione, corruptione et alteratione, p. 21-30 de l’ouvrage intitulé : De origine qualitatum et formarum Genève, 1688. Il y est question, partout, d’une adhérence

  1. Geschichte der Chemie, II, p. 307 et suiv.
  2. Loc. cit.