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Page:Lange - Histoire du matérialisme, Pommerol, 1879, tome 2.djvu/651

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et suiv.) : Ueber die Art der Bewegung, welche wir Wärme nennen. Clausius y nomme, comme son prédécesseur immédiat, Krœnig, qui, dans ses Grundzüge einer Theorie der Gase, était parti de conceptions très-analogues aux siennes. Mais, dans une note, il fait remonter l’idée générale du mouvement progressif des molécules de gaz par Daniel Bernoulli et Lesage jusqu’à Boyle, Gassendi et Lucrèce. Clausius lui-même est arrivé à son idée sans y avoir été conduit par l’étude de l’histoire ; au reste, la coopération de la tradition dans cette série d’idées est incontestable.

30 [page 214]. L’essai le plus remarquable fait pour transformer, sur cette voie, la chimie en mécanique des atomes, se trouve dans Naumann[1]. On rencontre, dans cet opuscule écrit avec une grande clarté, les thèses principales de la théorie de Clausius exposées simplement, sans l’aide de la haute mathématique.

31 [page 216]. Huyghens parle, dans sa dissertation De lumine[2], de la nécessité du temps exigé pour la transmission du mouvement d’un corps élastique à un autre ; il ajoute : « Nam inveni, quod ubi impuleram gtobum ex vitro vel achate in frustum aliquod densum et grande ejusdem materiæ, cujus superficies plana esset et hatitu meo aut alio modo obscurata paululum, quædam maculæ rotundæ supererant, majores aut minores, prout major aut minor ictus fuerat, unde manifestum est, corpora illa pauxillum cedere, deindeque se restituere ; cui tempus impendant necesse est. — (Car j’ai trouvé que, lorsque j’avais poussé une boule en verre ou en agate contre un morceau dense et grand, de la même matière, dont la surface était plane et quelque peu ternie soit par mon haleine, soit par quelque autre cause, on y remarquait des taches rondes, plus ou moins grandes, suivant le degré de force du coup, ce qui prouve que ces corps cèdent un peu, puis reprennent leur premier état ; or, pour cela, il faut nécessairement du temps.) » — La dissertation De lumine de l’année 1690, tandis que Huyghens possédait, dès l’année 1668, les fondements des lois, par lui découvertes, du choc élastique[3]. Il est donc assez probable que Huyghens déduisit de principes généraux photonomiques ses lois du choc, avant même d’instituer les expériences que nous avons mentionnées. Cela concorde entièrement avec la détermination des lois du choc (décrite par Dühring, ibid.), qui est fondée, non sur l’expérimentation, mais sur des considérations générales.

  1. Grundriss der Thermochemie, Braunschweig, 1869.
  2. Opera ; Amstelodami. 1728, I, p. 10 et suiv.
  3. Voir Dühring, Principien der Mechanik, p. 163.