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Page:Lange - Histoire du matérialisme, Pommerol, 1879, tome 2.djvu/662

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simple interversion de notre thèse, énoncée dans le texte. Cette dernière a exclusivement rapport à la naissance première de la vie, autant qu’on peut en apprécier les conditions et en conclure à la marche des faits ; Haeckel au contraire est préoccupé de l’origine de toutes les espèces existantes quelconques ou de leur forme primitive hypothétique, ainsi que de la question de savoir si, dans l’origine, cette forme se produisit en plusieurs endroits et avec des variations correspondantes, ou seulement en un seul endroit et avec une seule et même structure, de telle sorte que, par exemple, le phénomène de ramification d’une espèce devrait être ramené à une migration et non à une naissance simultanée en différents endroits. — Voir aussi la note précédente.

82 [page 307]. La conception de la téléologie kantienne, que nous exposons ici, n’est pas, nous l’avouons, celle à laquelle on est accoutumé. En cela nous sommes guidé soit par nos propres études, soit par la publication récemment parue d’Auguste Stadler[1]. Stadler va peut-être quelquefois trop loin en établissant un accord continuel entre Kant et les principes fondamentaux des sciences de la nature et en atténuant de véritables faiblesses de Kant ; en revanche, il démontre avec un plein succès que seule cette conception satisfait aux principes de la philosophie transcendantale et réduit au minimum les contradictions de Kant. Ne pouvant plus ici entrer dans les détails, nous nous contenterons de-renvoyer à cette dissertation.

83 [page 309]. Voir Philosophie des Unbewussten. Introduction, II. Comment en venons-nous à admettre des fins dans la nature ? [La Philosophie de l’inconscient, par Édouard de Hartmann, traduite en français par D. Nolen, Paris, Germer-Baillère, 1877. [Note du trad.]

84 [page 309]. Waitz, Anthropologie der Naturvölker, fortgesetzt von Gerland, VI. Theil, Leipzig, 1872, p. 797 ; voir aussi Oscar Schmidt, Descendenzlehre und Darwinismus, Leipzig, 1873, p. 280, [traduit en Français sous le titre : Descendance et Darwinisme, Paris, Germer Baillière.] — Les indigènes de l’Australie rapportent à devil-devil (diable) tout ce qu’ils ne comprennent pas dans la nature ; « devil est évidemment un nom anglais donné à une divinité, laquelle ne peut plus sans doute être représentée clairement ». C’est avec raison qu’Oscar Schmidt blâme la futilité de cet argument en faveur de l’adoption par les sauvages de représentations religieuses antérieures mieux développées, mais tombées dans l’oubli. Il est au contraire évident que tout expliquer par devil-devil constitue les rudiments d’une philosophie qui n’a pas besoin de dieux spéciaux et distincts. Aux yeux des nègres

  1. Kant’s Teleologie und ihre Erkenntnisstheoretische Bedeutung ; Berlin, 1874.