Page:Langlois - Harivansa ou histoire de la famille de Hari, tome 1.djvu/103

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Yogâ, épouse d’Yoga et mère d’Yoga[1]. Elle descendra aussi sur la terre pendant l’âge Dwâpara. Un grand pénitent de la race de Parâsara, nommé Souca, et fameux entre les Brahmanes, existera dans ce temps : il sera né de Vyâsa et d’Aranî[2], comme on voit naître du sein de la fumée la flamme étincelante. De cette vierge des Pitris, de Pîvarî, Souca aura une fille et quatre fils, célèbres dans l’enseignement de la philosophie sacrée. Ces quatre fils seront Crichna, Gôra, Prabhou, Sambhou : leur sœur sera Critî, mère de Brahmadatta, et femme du roi Anouha. L’illustre Souca, animé de l’amour de la loi sainte, après avoir donné le jour à ces maîtres dans la science divine, après leur avoir transmis la sagesse éminente qu’il aura reçue lui-même de Djanaca[3] et de Vyâsa, partira pour faire ce grand voyage qui nous mène à la vérité éternelle, infaillible, infinie.

Voilà les trois classes de Pitris dépourvus de formes, ô pieux Mouni, mais, comme je l’ai dit, soumis cependant à des devoirs qu’ils supportent.

Ô fils de Bhrigou, après eux sont les Pitris Soucâlas, enfants du Pradjâpati Vasichtha. Ils se jouent au milieu des airs, dans ces mondes éclairés par les astres ; tous leurs désirs s’y trouvent satisfaits. Ces Pitris sont ceux des Brahmanes.

La vierge née de leur pensée se nomme Gô : c’est elle qui, dans ta famille, sous le nom d’Ecasringâ, deviendra aussi épouse de Souca, pour la plus grande gloire des Sâdhyas.

Les mondes appelés Marîtchigarbhas[4] forment le séjour des Pitris, enfants d’Angiras, auxquels se réunissent les Sâdhyas. Ce sont là les esprits qui animèrent les Kchatriyas, maintenant admis à recueillir le fruit de leurs œuvres. La vierge que leur pensée a enfantée est Yasodâ, qui devint l’épouse de Viswamahân, la bru de Vriddhasarman, la mère du grand et saint roi Dilîpa. C’est dans un Aswamédha solennel de Dilîpa, alors que l’âge des dieux durait encore, que les Maharchis, transportés de joie, chantèrent la

  1. Nous avons vu que ce mot signifie dévotion ; c’est un nom que l’on peut donner à tous les membres de la famille d’une vierge divine.
  2. Aranî est l’instrument avec lequel on fait du feu pour le sacrifice ; et c’est à cet usage que l’auteur fait allusion par sa comparaison. Voyez, pour ce mot, l’histoire de Pouroûravas, lect. xxvi.
  3. Djanaca était un roi de Mithilâ, connu par sa sagesse et sa piété : mais il a dû vivre bien avant Souca, car il était le père de Sitâ, femme de Râma.
  4. Marîtchi est proprement la lumière per-