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Page:Langlois - Harivansa ou histoire de la famille de Hari, tome 1.djvu/177

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TRENTE-QUATRIÈME LECTURE.

HISTOIRE DE LA FAMILLE DE VRICHNI.

Vêsampâyana dit :

Crochtou eut deux épouses, Gândhâri et Mâdrî : la première lui donna le puissant Anamitra, la seconde Youdhâdjita, et un autre fils nommé Dévamîdhoucha. Ces princes formèrent trois familles, désignées par le nom général de Vrichnis[1].

De l’un des fils de Mâdrî (Youdhâdjita) naquirent deux enfants, Vrichni et Andhaca. Vrichni eut deux fils, Swaphalca et Tchitraca. Swaphalca, animé d’un esprit juste et pieux, eut, dit-on, ô grand roi, le privilège de chasser de devant lui la maladie et la sécheresse. Pendant trois ans, Indra avait refusé la pluie aux états du roi de Câsi[2] : celui-ci fit venir le vénérable Swaphalca, et partout où ce Mouni paraissait, le dieu du ciel[3] envoyait la pluie. Swaphalca obtint pour épouse la fille du roi de Câsi, nommée Gândinî. Cette princesse avait l’habitude de faire aux Brahmanes des cadeaux en vaches. Elle était restée pendant de longues années dans le sein de sa mère. Son père lui dit : « Nais promptement à la lumière, nous t’attendons

  1. Pour pouvoir se rendre compte de cette lecture, il faut supposer que le nom de Vrichni était un surnom de Crochtou, et que par conséquent les trois branches de sa famille ont dû prendre ce nom. Si on l’attribue uniquement à son petit-fils, dont il va être question dans la phrase suivante, alors on ne sait plus pourquoi l’on dit que Crîchna est né dans la famille de Vrichni, puisque de fait il ne descend pas d’Youdhâdjita, mais bien de Dévamîdhoucha : on ne s’explique pas davantage pour quelle raison il est dit ci-après qu’Anamitra fut le plus jeune des fils de Vrichni. Je conclus que Crochtou et Vrichni sont un même personnage, lequel eut pour fils un second Vrichni, qui fut frère d’Andhaca et père de Swaphalca. Le nom de famille, Vrichni, a donc un sens plus ou moins étendu. Dans la lecture xxxvii, il est question d’un autre Vrichni et d’un autre Andhaca, fils de Sâtwata.
  2. C'est Bârânasî ou Bénarès.
  3. Le texte donne l'épithète de Harivâhana. Par ce mot on désigne ordinairement Garouda, qui est la monture de Vichnou, autrement de Hari. Ici, c'est un surnom d'Indra, appelé de même Haryaswa, parce qu'on le représente porté sur un char que traînent deux chevaux d'une certaine couleur, laquelle se nomme hari.