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Page:Langlois - Le couronnement de Louis.djvu/126

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cxix
le coronement looïs à l’étranger

son père, sa mère, ses frères et sa sœur Brancifior, qui devait être donnée pour épouse à Louis, et le pape lui-même se rendit à son invitation. Le jour fixé, tout le monde se réunit sur une place de Paris luxueusement ornée, et là, après de nombreux discours, Guillaume prit la couronne à deux mains et la posa sur la tête de Louis, « e’l papa gliela confermò » (p. 360). Et tout le monde s’écria : « Vive le roi Louis ! » Puis Louis épousa Brancifior, et, après plusieurs jours de fêtes, tous les invités se retirèrent ; mais Guillaume resta à Paris. On l’appelait Guillaume Sans-Terre, parce qu’il ne possédait aucun domaine. Pendant sa régence, il avait été souvent appelé au secours de deux villes situées l’une au-dessus, l’autre au-dessous d’Avignon ; la première, appelée Orange, assise sur le Rhône, la seconde, Nîmes, près de la mer. Guillaume résolut de faire la conquête de ces deux villes.

Ainsi s’annonce le Charroi de Nimes.

Ici, du reste, s’arrête le traité de Pollieri, médecin d’Aimeri de Narbonne, mort avant de l’avoir terminé, mais on l’achèvera à l’aide des autres livres qui font mention des Narbonnais (p. 365).

C’est sur cette grossière supercherie que nous nous arrêtons. Cette analyse suffit pour donner une idée du rifacimento et pour montrer quelles modifications il a fait subir à la légende. Son auteur est-il responsable de toutes ces altérations, ou s’est-il inspiré d’une version du poème qui ne nous serait pas parvenue et qui aurait été déjà elle-même notablement changée ? Il est difficile de faire à cette question une réponse satisfai-