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Page:Langlois - Rig Véda.djvu/138

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[Lect. I.]
INDE. — POÉSIE LYRIQUE.


4. Pour toi, les pures Aurores, à l’horizon, étendent leurs voiles brillants, où se peignent rapidement leurs rayons ; oui leurs rayons naissants. Pour toi, la vache (céleste), au lait abondant, cède tous ses trésors. Dans les régions du ciel, tu fais naître de ses mamelles, oui, de ses mamelles tu fais naître les Marouts.

5. Pour toi, ces (Marouts) brillants, purs et rapides, formidables dans leur ivresse (divine), travaillent avec ardeur à la création des eaux ; oui, ils viennent travailler à cette création. L’homme s’empresse de t’honorer de ses dons et de ses louanges, et te prie d’éloigner le mal. Et toi, touché de son hommage, tu le protéges contre tout ennemi ; oui, tu le protéges contre les forces des Asouras.

6. Ô Vâyou, sois honoré avant tous, et reçois le premier l’offrande de nos libations ; oui, reçois nos libations. Ainsi, exauce les vœux d’un peuple innocent ; que toutes ces vaches, qui dépendent de toi, fassent descendre sur nous leur lait doux et béni ; oui, leur lait doux et béni.


HYMNE XIV.

À Vâyou et à Indra, par Paroutchhépa.

(Mètre : Atyachtî.)

1. Le gazon sacré est disposé ; viens à notre sacrifice avec tes innombrables coursiers, toi qui conduis et cent et mille attelages. Les Dévas (terrestres) ont avec soin préparé la libation du matin pour le Déva (céleste). Des boissons aussi douces que le miel t’attendent ; oui, elles t’attendent pour étancher ta soif (divine).

2. Pour toi ce soma a été pressé ; pour toi il a été purifié, et dans le vase qui le contient il revêt d’admirables couleurs ; oui, il revêt de brillantes couleurs. Voilà ce que t’offrent les enfants d’Ayou et les Dévas (mortels). Vâyou, amène tes coursiers ; viens te joindre à nous ; oui, le plaisir t’appelle, viens te joindre à nous.

3. Avec tes cent, avec tes mille coursiers, ô Vâyou, viens jouir de notre sacrifice ; oui, viens jouir de nos holocaustes. À toi ce soma solennel et brillant aux rayons du soleil ! (Tes serviteurs) ont remis aux prêtres (ces boissons), que pour toi, ô Vayou, ils ont préparées avec un zèle empressé ; oui, avec un zèle empressé.

4. Que votre char, traîné par vos coursiers, ô Vâyou, (ô Indra), vous amène à notre secours, et venez jouir de ces mets heureusement disposés ; oui, venez jouir de nos holocaustes. Buvez de ces douces boissons, (goûtez) de ces nourritures. C’est pour vous qu’on les a préparées ce matin. Ô Vâyou, ô Indra, venez, accompagnés de l’heureuse opulence : oui, venez accompagnés de l’opulence.

5. Pour vous, on a commandé ces prières et ces sacrifices ; pour vous, on a exprimé cette liqueur légère et vive ; oui, vive comme le rapide coursier. Soyez à nous, et buvez de ces libations ; venez ici pour nous secourir. Ô Indra, ô Vayou, enivrez-vous de ces boissons ; oui, enivrez-vous, vous qui donnez l’abondance.

6. À vous ces boissons qu’ils ont su rendre limpides ! (Vos serviteurs) les ont remises aux prêtres, après les avoir préparées avec un zèle empressé ; oui, avec un zèle empressé. Pour vous, ces liqueurs ont passé à travers le filtre ; elles se sont épurées pour vous sur les poils (de la vache) ; oui, sur ces poils formant un crible serré[1].

7. Ô Vâyou, néglige ceux qui sont endormis. La maison où résonne la pierre (du mortier), c’est celle où vous devez venir ; oui, où Indra et vous devez venir. La prière s’entend ; le beurre consacré coule. Pour combler tous nos vœux, venez à notre sacrifice ; oui, Indra et vous, venez à notre sacrifice.

8. Venez ici prendre nos libations, aussi douces que le miel. Placés près de l’Aswattha[2], que nos (prêtres) remportent sur vous cette victoire ; oui, qu’ils remportent cette victoire. Nos vaches (terrestres) ont donné leur lait ; (les gâteaux) d’orge ont été cuits. Vâyou, tes vaches (célestes) ne doivent point faillir ; oui, elles ne doivent point faillir.

9. (Et en effet), faisant retentir l’air de leurs mugissements, les voilà qui arrivent, tes robustes taureaux ; oui, tes robustes et larges taureaux. On les voit dans les plaines (du ciel), tantôt immobiles, tantôt rapides, se répandre au loin comme les rayons du soleil, et déployer une force que rien ne peut dompter ; oui, que deux bras ne suffisent pas à dompter.


HYMNE XV.

À Mitra et Varouna, par Paroutchhépa.

(Mètres : Atyachtî et Trichtoubh.)

1. Offrandes choisies et abondantes, holocauste, prière, présentez à ces (dieux) immortels et bien-

  1. D’une peau de vache, percée de quelques trous, on formait un filtre pour la liqueur du soma.
  2. Ou le sacrifice se fait près d’un Aswattha, ou plutôt le bois de cet arbre sert à faire une des pièces de l’aranî.