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[Lect. VII.]
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RIG-VÉDA. — SECTION SIXIÈME.

8. (Dieu) inébranlable, donne-nous dans les combats une force victorieuse. Accorde-nous la richesse.

9. Ô (Dieu) pur, que les sacrificateurs, par leurs œuvres diverses, augmentent ta grandeur. Accorde-nous la richesse.

10. Ô Indou, apporte-nous une heureuse opulence en chevaux et en biens de tout genre. Accorde-nous la richesse.


HYMNE XI.
À Soma (appelé) Pavamâna[1], par Asita-Dévala, fils de Casyapa.
(Mètres : Gâyatrî et Anouchtoubh.)

1. Le maître du monde, le généreux Pavamâna étale ses feux brûlants. Il résonne, et nous charme (la vue).

2. Pavamâna, (surnommé) Tanoûnapât[2], vient aiguisant contre l’air ses cornes étincelantes.

3. Pavamâna brillant, riche et adorable, resplendit sous la rosée des libations.

4. Le divin Pavamâna, éclatant parmi tous les autres dieux, arrive avec force, étendant vers l’Orient les points de son cousa[3].

5. Aux accents de nos hymnes, aux (rayons) de Pavamâna s’ouvrent avec les régions (célestes), les divines portes d’or.

6. Pavamâna féconde la Nuit et l’Aurore, (déesses) illustres, belles, nobles et grandes.

7. J’invoque les deux sacrificateurs divins, qui du ciel surveillent les hommes[4]. Pavamâna est pour nous tel que le généreux Indra.

8. Que les trois belles divinités, Bhâratî, Saraswatî et Ilâ (surnommée) Mahî[5], viennent au sacrifice où nous honorons Pavamâna.

9. J’invoque Twachtri le premier-né (d’entre les dieux), le gardien (des hommes), le chef (des héros). Le maître des êtres, le généreux et brillant Pavamâna est pour nous et Indou et Indra[6].

10. Ô Pavamâna, jette ta rosée aussi douce que le miel sur le maître du bûcher, qui brille avec l’éclat de l’or et qui a d’innombrables trésors.

11. Que tous les dieux, Vâyou, Vrihaspati, le Soleil, Agni, Indra, unis dans une joie commune, viennent à l’œuvre de la Swahâ accomplie par Pavamâna.


HYMNE XII.
À Soma, par Asita-Dévala.
(Mètre : Gâyatrî.)

1. Ô généreux Soma dévoué aux dieux comme à nous, viens avec ton heureuse rosée sur le filtre (du sacrifice)[7].

2. Ô Indou, (ô toi que j’appelle) Indra, répands ton enivrante liqueur. Amène-nous de robustes coursiers.

3. Répands dans le vase (du sacrifice) ton antique liqueur. Apporte-nous en même temps la force et l’abondance.

4. Les breuvages purifiants coulent avec rapidité, comme les eaux qui descendent de la colline, et viennent prendre place à côté d’Indra.

5. Dix frères[8] soignent comme un rapide coursier ce (soma) qui va passer sur le filtre et jouer dans le bois (des coupes).

6. Verse pour les besoins de la cérémonie et pour la soif des dieux ce généreux breuvage mêlé (au lait) de la vache.

7. Le dieu s’empresse d’apporter au divin Indra sa rosée, qui est le lait dont il l’abreuve.

8. Soma est l’âme du sacrifice, et, venant avec promptitude condescendre au vœu (des fidèles), il se plaît au milieu des chants antiques.

9. Ainsi t’unissant à Indra, et purifiant ton joyeux breuvage, (Dieu) auteur de la plus sainte des ivresses, tu reçois nos prières au sein même du foyer.


HYMNE XIII.
À Soma, par Asita-Dévala.
(Mètre : Gâyatrî.)

1. Qu’elles suivent les justes voies du sacrifice, qu’elles se répandent, ces brillantes liqueurs, qui vont s’unir à (Indra).

2. La douce rosée (de soma) est, parmi les

  1. Pavamâna, qui signifie pur ou purifiant, est une épithète donnée précédemment, hymne vii, à Soma. On peut prendre aussi Pavamâna pour une forme d’Agni.
  2. Voy. page 47, col. 2, note 3.
  3. Voy. Lois de Manou liv. II, st. 75.
  4. Voy. page 48, col. 1, note 3. La mention de ces deux divinités se reproduit souvent.
  5. Voy. page 43, col. 1, note 1, et page 48, col. 1, note 4, où l’épithète mahi est donnée à Bhâratî.
  6. Le mot Indra signifie roi.
  7. Ce filtre est formé de laine de brebis.
  8. Voy. page précédente, col. 1, note 1.