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LIVRE II

LITTÉRATURE DRAMATIQUE

CHAPITRE I

LE THÉÂTRE AVANT LE QUINZIÈME SIÈCLE

1. Origines religieuses du théâtre du moyen âge, Drames liturgiques. Introduction de la langue vulgaire ; drame plus populaire et moins clérical. La Représentation d’Adam. Les Prophètes du Christ. Le Jeu de Saint Nicolas de Jean Bodel (xiie siècle). Le Miracle de Théophile, de Rutebeuf (xiiie siècle). Les Miracles de Notre-Dame (xive siècle siècle). — 2. Origines du théâtre comique. Adam de la Halle : le Jeu de Robin et de Marion et le Jeu de la Feuillée (xiiie siècle) ; originalité d’Adam de la Halle.

La grande époque de notre ancien théâtre, au moins par l’éclat des représentations, par le goût déclaré du peuple, par le nombre ou le développement des pièces qui nous sont conservées, est le xve siècle ou plutôt le siècle qui s’étend de la moitié du xve à la moitié du xvie : le genre dramatique, abstraction faite de la valeur poétique et littéraire des œuvres, se développe le dernier, à l’extrême limite du moyen âge. Aussi avons-nous dû renvoyer jusqu’à ce moment l’étude des origines et des premières œuvres, débris de la production des xiie et xiiie siècles.

1. LE THÉÂTRE RELIGIEUX

On l’a dit souvent, le théâtre, chez nous comme en Grèce, est sorti du culte. Au risque de détruire une loi générale, il faut restreindre cette proposition, et dire : le théâtre chrétien est sorti du