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Page:Laplace - Œuvres complètes, Gauthier-Villars, 1878, tome 7.djvu/547

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CHAPITRE V.
application du calcul des probabilités à la recherche des phénomènes
et de leurs causes.

25. Les phénomènes de la nature se présentent le plus souvent accompagnés de tant de circonstances étrangères, un si grand nombre de causes perturbatrices y mêlent leur influence qu’il est très difficile, lorsqu’ils sont très petits, de les reconnaître. On ne peut alors y parvenir qu’en multipliant les observations, afin que, les effets étrangers venant à se détruire, le résultat moyen des observations ne laisse plus apercevoir que ces phénomènes. On conçoit, par ce qui précède, que cela n’a lieu rigoureusement que dans le cas d’un nombre infini d’observations. Dans tout autre cas, les phénomènes ne sont indiqués par les résultats moyens que d’une manière probable, mais qui l’est d’autant plus que les observations sont en plus grand nombre. La recherche de cette probabilité est donc très importante pour la Physique, l’Astronomie et généralement pour toutes les sciences naturelles. On va voir qu’elle rentre dans les méthodes que nous venons d’exposer. Dans le Chapitre précédent, l’existence du phénomène était certaine ; son étendue seule a été l’objet du Calcul des Probabilités : ici l’existence du phénomène et son étendue sont l’objet de ce calcul.

Prenons pour exemple la variation diurne du baromètre, que l’on observe entre les tropiques, et qui devient sensible même dans nos climats, lorsque l’on choisit et que l’on multiplie convenablement les observations. On a reconnu qu’en général, vers du matin, le baro-