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Page:Laprade - Œuvres poétiques, Les Symphonies, 1878.djvu/201

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Qu’enivrent l’air plus tiède et l’odeur printanière,
Les pâtres étourdis, voleurs de nids d’oiseaux,
Tressent à leurs captifs des prisons de roseaux.
Le chien jappe aux jarrets de la génisse blonde,
Le groupe des chevreaux s’éparpille à la ronde ;
Et là-bas, au soleil, s’étend, calme et serein,
Et dort le taureau noir luisant comme l’airain.






II

LES MOISSONS





CHANT DU COQ.

Levez-vous, moissonneurs, alerte !

Le coq a chanté sur le toit.
D’ombre encor la plaine est couverte,
Mais l’aube vient, le coq la voit ;
Quittez vos lits de mousse verte.
Alerte, moissonneurs, alerte !
Le coq a chanté sur le toit.
 
Le coq, horloge de la grange.
Sent marcher l’heure et le soleil.
Avant que l’horizon se frange
D’un fil d’écarlate et d’orange,
Qu’un bout du clocher soit vermeil,
Le coq, horloge de la grange,

Sonne à tous un joyeux réveil.