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Page:Laprade - Œuvres poétiques, Les Symphonies, 1878.djvu/244

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Qu’effrayé de ce puits sans fond
Jamais le chevreuil n’en approche.

Que sert le transparent bassin,
Si le cygne au long cou d’ivoire
Ne doit s’ébattre dans son sein,
Et si la biche n’y vient boire ?

Il attend de voir, à genoux
Sur la mousse qui l’environne,
Un couple aux yeux chastes et doux
Que le myrte amoureux couronne.

Ensemble ils viennent s’y pencher,
Mêlant noirs cheveux, boucles blondes ;
Leurs regards, prompts à se chercher.
Croisent deux éclairs sous les ondes.

Alors, animés par leurs yeux,
Le bassin, fait pour qu’on s’y mire,
De sombre devenu joyeux
S’illumine de leur sourire.


CHANT D’OISEAUX.

Quand nous chantons nos amours,
Les vieux chênes sont-ils sourds ?
Non sans doute.
Mais à leurs pieds, par bonheur.
Dans l’ombre, un beau promeneur
Nous écoute.