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Page:Laprade - Œuvres poétiques, Les Symphonies, 1878.djvu/259

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Le fourreau d’acier sonne et bat contre sa cuisse ;
Il marche en vous rêvant, forêts, beaux lacs de Suisse ;
Assis, sans desserrer l’écharpe de ses flancs,
Il fait courir la plume entre ses doigts tremblants ;
Il pleure, et, tout à coup, s’interrompant d’écrire,
Il écoute, il répond de la voix, du sourire.
Puis, au lever du jour, debout sur le rempart,
Il suit longtemps du cœur un messager qui part.


LE MESSAGE.

Il passe au galop sur la neige,
Dans le steppe il va nuit et jour ;
Il est parti… Dieu le protège !
Il passe au galop sur la neige,
L’ardent message de l’amour.

Il va, sans souci des étoiles,
Malgré l’effroi des matelots ;
Sur le navire à toutes voiles,
Il va sans souci des étoiles,
Il se lance à travers les flots.

Il passe, il vole à tire-d’aiîe ;
Des bois il franchit l’épaisseur
C’est le ramier prompt et fidèle ;
Il passe, il vole à tire-d’aile…
Saura-t-il tromper le chasseur ?

Le vent siffle et la neige tombe ;
Tout chemin dans l’air est fermé.