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Page:Laprade - Œuvres poétiques, Les Symphonies, 1878.djvu/264

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Je veux encor, tâche plus belle,
Être pour toi, dans la maison,
L’humble degré de la chapelle
Où l’on se pose en oraison ;

Où devant Dieu l’on se retire,
Où l’on médite chaque soir,
Où tu viendras… si je t’inspire
La douce vertu de l’espoir.

Il est parti le doux message ;
Je pleurais bien en l’écrivant ;
Dieu le guide, il s’est fait passage !
Il parviendra le doux message ;
Pleure encore en le recevant.


KONRAD.

Oui, J’ai ma vision présente au fond de l’âme !
Ton image, ô ma sœur, que rien n’y peut ternir.
Tous ces yeux dont hier je redoutais les flammes,
Combien ils ont pâli près de ton souvenir !

Comme ces fleurs du monde ont perdu leurs prestiges !
Comme, à tes ailes d’ange attaché désormais.
Mon cœur, où nul désir n’a laissé de vestiges.
Des terrestres amours est guéri pour jamais !

Que sont leurs voluptés et leurs folles caresses ?
Ton plus chaste regard de chrétienne et de sœur,
Un mot tendre et joyeux, une main que tu presses,
M’ont fait vite oublier cette amère douceur.