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Page:Laprade - Œuvres poétiques, Les Symphonies, 1878.djvu/275

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Monte, aujourd’hui, vers le ciel bleu
Comme l’odorante fumée,
Vole, avec la fleur bien-aimée,
Au terme du désir… en Dieu.


SAINTE VICTOIRE.

J’ai pleuré, j’ai souffert et la douleur m’attire.
J’ai compté vos tourments, les luttes de ton cœur,
Et, comme un digne prix, en te voyant vainqueur,
J’ai demandé pour toi la mort et le martyre.

Les anges font, là-haut, votre place auprès d’eux ;
Partagez-vous ce soir les palmes que j’apporte ;
Dès que ces rameaux d’or auront touché sa porte,
Le ciel, d’où je descends, s’ouvrira pour vous deux.


SAINTE MARIE.

À ton cou sanglant je vois son rosaire,
Par elle attaché le jour des adieux ;
Ta main presse encor la croix séculaire,
Ces grains qu’ont usés les doigts des aïeux.

À moi seul, à moi tu peux me le rendre ;
Je ne romprai pas ce tendre lien ;
À ton cou sanglant je vais le reprendre
Et tout rouge encor le remettre au sien.

En lui présentant la croix bien connue,
De ta sainte mort j’irai l’avertir ;