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Page:Laprade - Œuvres poétiques, Pernette, Lemerre.djvu/110

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PERNETTE.


Les rameaux des sapins que leur grêle fracasse
Craquent, tels que, l’hiver, sous le givre et la glace.

Attentif et suivant l’ennemi du regard,
Pierre s’était penché hors de l’ombreux rempart ;
Tout à coup il se dresse, il tressaille, il chancelle ;
Sur sa large poitrine un flot de sang ruisselle…
Prompte comme le vent, Pernette est près de lui,
L’enlace… Et dans ses bras, ferme et flexible appui,
Lentement, sur la feuille et sur la mousse épaisse,
Les deux genoux ployés, le bien-aimé s’affaisse.