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Page:Laprade - Œuvres poétiques, Pernette, Lemerre.djvu/150

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II

L’ENFANT GRONDÉ




Je t’ai grondé !… trop fort peut-être !
Et je me sens tout soucieux
En voyant grossir dans tes yeux
Ces deux larmes que j’ai fait naître.


Je m’étais trop vite irrité
D’un tort pur de toute malice :
C’est oubli, c’est légèreté,
Et ton cœur n’était pas complice.


Je t’aurai dit, dans mon émoi,
Quelque vive et dure parole…
Mon bon enfant que je désole,
Va ! j’en souffre encor plus que toi.