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Page:Laprade - Œuvres poétiques, Pernette, Lemerre.djvu/231

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SERMENT.

C’est alors que, debout, pleins d’amour, pleins de rage,
Vous vous diriez ses fils avec le plus d’orgueil.

Soyons ainsi, nous tous, les fils de la Patrie,
Humbles devant son Dieu, fiers devant l’étranger !
Tenons-nous le cœur haut et la main aguerrie ;
Faisons-nous des vertus dignes de la venger.

Jeunes gens qui serez meilleurs que nous ne sommes,
Vous qui vaincrez, — mon cœur a son pressentiment ! —
Sous les drapeaux, le jour où vous devenez hommes,
Avancez la main haute, et prêtez ce serment :

« Je jure devant Dieu, sur mon âme immortelle,
Sur les os de nos morts et de par leurs exploits,
De vivre pour la France et de mourir pour elle,
D’honorer ses autels, d’obéir à ses lois.

« Jamais entre mes mains l’ombre d’une souillure
Ne ternira l’éclat dont ses armes ont lui.
Si mon voisin de rang tombe d’une blessure,
Sans m’écarter d’un pas je combattrai pour lui.

« Je maintiendrai la terre et le nom des ancêtres :
Et, fussé-je le seul à lui garder ma foi,
Je jure de laisser, libre d’injustes maîtres,
Mon cher pays plus grand qu’il n’était avant moi. »

C’est ainsi que jurait la jeunesse d’Athènes.
Vous savez quels combats ces soldats ont livrés !
Enfants, dressés comme eux à des luttes certaines,
Vous Français, vous chrétiens, vous les surpasserez.