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Page:Laprade - Œuvres poétiques, Pernette, Lemerre.djvu/251

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LES VACANCES.


À cette heureuse école on apprend mille choses ;
Le disciple endormi s’y retrouve, au réveil,
Savant comme le chêne et frais comme les roses,
Rien qu’en ouvrant son âme aux rayons du soleil.

On s’instruit dans les champs, rien qu’à s’y laisser vivre,
Rien qu’à n’y pas fermer obstinément les yeux,
Rien qu’à toucher du doigt les feuillets de ce livre,
En écoutant le maître avec le cœur joyeux.

Ce maître, c’est le père ! il vient, heureux et tendre,
Aux portes du collège il attendait son jour ;
Il amassait pour vous, brûlant de le répandre,
Le plus grand des savoirs et le plus pur : l’amour.

Il donne une leçon chaque fois qu’il caresse,
Qu’il vous cueille une fleur, qu’il vous montre les cieux,
Qu’avec le souvenir de leur sainte vieillesse,
Il vous transmet, enfants, les baisers des aïeux.

La science est l’écho de leurs âmes bénies,
Le fruit de leurs conseils pratiqués tant de fois ;
Et vous l’entendrez mieux mêlée aux harmonies
Qu’ajoute à nos discours le murmure des bois.

Baignés de la fraîcheur des splendides aurores,
Vous conduirez l’étude à la cime des monts
Où la lumière en nous filtre par tous les pores,
Où l’arôme des pins se boit à pleins poumons.

Car l’esprit ne vit pas du maigre pain des livres ;
Il se nourrit encor de soleil, de grand air,