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Page:Laprade - Œuvres poétiques, Pernette, Lemerre.djvu/96

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CHANT SIXIÈME


LES FRANCS-CHASSEURS




Vers les bois, à travers champs et chemins en pente,
Des hommes, du bétail, la foule au loin serpente ;
Les bâtons et les cris, le fouet des conducteurs,
Pressent les longs troupeaux du côté des hauteurs.
Tout se hâte et si bien, par les prés, par les landes,
Que vaches, ni brebis, ni les chèvres gourmandes
N’ont pu même, en longeant les ravins sinueux,
Tondre ou l’herbe odorante ou le bourgeon mielleux.

Chargés des fardeaux lourds, sur ce sol difficile,
Les mulets au pied sûr se suivent à la file ;
Les ânes, harcelés par de bruyants garçons,
Bercent dans leurs paniers mères et nourrissons.
Montés d’une fillette et d’un vieux patriarche,