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Page:Laprade - Œuvres poétiques, Psyché, Lemerre.djvu/103

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Nul espoir ne l’émeut, et la torpeur enchaîne
Cet aveugle troupeau sans désir et sans haine !…

« Ah ! tu ne vois donc pas vers un but ignoré,
Mais qu’il aime pourtant, chaque flot attiré ?
La flamme du désir dans les flots même habite.
Tu n’as donc pas compris mon grand sein qui palpite,
Et tordus de douleurs, mes bras ambitieux
Comme ceux des Titans se dressant vers les cieux ?

« Le désir, le désir est au fond de chaque être,
De la création l’amour est le seul maître,
L’amour qui nous défend de l’immobilité !
Le plus voisin du but est le plus agité.
Après sa chute, ainsi, plus la terre est prochaine,
Plus rapide y descend le gland tombé du chêne.

a L’époux vient, il est proche, ô reine ! et c’est pourquoi
Le désir qu’il allume est si brûlant chez toi.
D’un dieu, d’un dieu puissant, ô l’amante ! ô l’élue !
Pour ton bonheur certain, reine, je te salue ! »


LES ETOILES.

« Il a posé sur nous ses pieds ambrosiens,
Et souvent nos rayons s’allument dans les siens ;
Sur l’éther lumineux, il nage d’île en île,
Et, sur nos flancs assis, voit flotter ton asile.
Tu vantes de nos fronts la tranquille clarté,
C’est un pale reflet de sa sérénité ;
Car ton époux sacré nous cultive et nous aime.
Mais son plus doux attrait, mais son amour suprême,