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Page:Laprade - Œuvres poétiques, Psyché, Lemerre.djvu/124

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Par un désir pareil nos races attirées
Doivent-elles toujours être ainsi séparées ?

« Sans doute, pour un temps, l’homme triste et banni,
Comme nous lui manquons, manque à notre infini ;
Et votre hymen, Éros, est attendu peut-être,
Pour peupler tout le ciel et pour parfaire l’Être.
À l’accord idéal du chant olympien,
L’homme, pour l’achever, doit réunir le sien,
Et lier, de ses mains, en y prenant sa place,
Le grand cercle dansant qui tourne dans l’espace.

« Relève donc, Eros, ton front pâle et penché ;
Nous voulons partager le ciel avec Psyché.
Nous avons comme toi souvent gémi sur elle ;
Son sort nous est connu, nous savons qu’elle est belle.
Sèche tes yeux, Éros ; tes pleurs ont tout guéri.
Vois, le père des dieux avec nous t’a souri :
Car notre esprit est un, nos volontés sont unes,
Et les lois du Destin à tous nous sont communes.
Par lui souffrit Psyché ; tout ce qu’il fait est bon.
Ton hymen attend l’âme et sera son pardon ;
Au banquet immortel elle peut prendre place ;
Des fleurs neuves au ciel germeront sur sa trace ;
Chaque Dieu lui gardant son présent le meilleur
La voit avec tes yeux et l’aime avec ton cœur.
C’est d’elle que nous vient l’attrait plein de mystère
Qui nous invite encore à fréquenter la terre ;
Elle que nous cherchons ; c’est toi, bel être humain,
Que l’amour chez les dieux conduira par la main.

« À sentir ton retour chez nous la joie est grande :
Viens, pour se compléter, l’Olympe te demande.